Y a-t-il des risques à jardiner en ville?

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Par Valérie Ouellet                                                                                          À lire également : Des aubergines sur le toit



En 2007, la Ville de Montréal a fermé huit de ses 98 jardins communautaires parce que leurs sols présentaient des niveaux de contamination trop élevés. Les jardins ciblés contenaient des quantités trop importantes de plomb, de produits pétroliers ou d’hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP). Bien que les risques de contamination aient été minimes, la nouvelle a inquiété plusieurs jardiniers en herbe.


Éric Duchemin, professeur associé à l’Institut des sciences de l’environnement de l’UQAM, a lui-même testé certains des jardins communautaires dit contaminés. Pour vérifier la toxicité des récoltes, il a utilisé de la laitue, une plante connue parce qu’elle absorbe sept fois plus de contaminants que les autres végétaux. « Même la quantité de contaminants retenus par la laitue n’était pas suffisante pour être dangereuse pour la santé. » En effet, la plupart des plantes étendent leurs racines jusqu’à 30 centimètres de profondeur. Une distance qui n’est pas assez grande pour que les racines boivent les contaminants contenus dans la terre, explique le scientifique.


Les risques de contamination sont aussi minimes pour les jardins sur les toits, indique Éric Duchemin. Le seul effet de la pollution atmosphérique, notamment le smog, sur les plantes est de ralentir leur croissance, rappelle le scientifique.


« La plupart des plantes sont résistantes au smog et à la pollution atmosphérique. Seuls les feuillus résistent moins bien aux émanations nocives », explique Jean-Philippe Vermette. Pour les plus inquiets, il recommande d’éviter les plantes dont on mange les feuilles, comme la laitue ou le chou, et de bien laver chaque aliment avant d’y goûter.  


« Est-ce qu’un légume cultivé dans un jardin communautaire contaminé est plus dangereux pour notre santé qu’une pomme achetée à l’épicerie et traitée avec des pesticides? » se questionne l’étudiant en sciences de l’environnement, qui préfère définitivement le râteau au panier d’épicerie.


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