L’AQLPA n’est pas surprise des conclusions et recommandations émises dans le Rapport du Vérificateur général du Québec pour l’année 2010-2011. Dès septembre 2009, l’AQLPA demandait un moratoire complet sur les gaz de schiste. À cette époque déjà, nous soulignions à grands traits, comme le fait aujourd’hui le rapport du Vérificateur que, dans l’état actuel des choses, le développement de la filière des gaz de schiste se fait de façon précipitée, bafouant au passage la Loi sur le développement durable et le principe de précaution. Les conclusions et recommandations du rapport du Vérificateur général vont donc tout à fait dans le sens des demandes maintes fois répétées par l’AQLPA depuis les 18 mois derniers mois.
«Tout comme le souligne aujourd’hui le rapport du Vérificateur, dès 2009, l’AQLPA tirait la sonnette d’alarme et s’inquiétait de la vétusté de la Loi sur les mines pour protéger les intérêts des Québécoises et Québécois, et demandait du même souffle que soit faite la démonstration de la pertinence du développement de la filière du gaz de schiste.
Si le gouvernement a ignoré à répétition les demandes et questions de l’AQLPA, et maintenant de la vaste majorité des citoyens, souhaitons que ce rapport du Vérificateur, s’ajoutant au rapport du BAPE, permettra au gouvernement d’enfin entendre raison. « En matière de développement durable il est grand temps que ce gouvernement trouve la voie pour passer des paroles aux actes», souligne André Bélisle, président de l’AQLPA.
L’ALQPA reconnaît toutefois que le gouvernement a fait preuve, dernièrement, d’une volonté nouvelle, incarnée essentiellement par le ministre Pierre Arcand. Notamment, l’assujettissement de tous les travaux de complétion de puits gaziers à un certificat d’autorisation en vertu de l’article 22 de la Loi sur la qualité de l’environnement, ainsi que la publication rapide du rapport du BAPE et la mise en application des principales recommandations, dont une évaluation environnementale stratégique, donnent à penser que le ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs (MDDEP) pourra s’imposer alors que, jusqu’à tout récemment, la vision économique du Ministère des Ressources naturelles primait encore.
L’AQLPA tient à rappeler l’importance d’appliquer l’avis de la commission d’enquête du BAPE voulant «que les activités d’exploration et d’exploitation devraient être autorisées par le MDDEP de manière à considérer l’ensemble des enjeux environnementaux à l’intérieur d’un même certificat d’autorisation », ainsi que celui à l’effet que «des modifications devraient être apportées à la Loi sur les mines et au Règlement sur le pétrole, le gaz naturel et les réservoirs souterrains de façon à ce que l’application des dispositions visant à protéger l’environnement soit assurée par le MDDEP en vertu de la Loi sur la qualité de l’environnement.»