Les citoyens du Québec préfèrent-ils changer leurs portes et fenêtres et économiser 379$ de chauffage chaque année, ou soutenir via leur société d’Etat la relance de la centrale nucléaire de Gentilly-2 ? Nos calculs montrent qu’en fermant la centrale plutôt qu’en la relançant pour les 25 ans à venir, le Québec pourrait consacrer les sommes non dépensées à l’isolation des maisons de 900 000 familles, soit un foyer sur quatre. Résultat : de vastes économies d’argent et d’énergie. Et la création de milliers d’emplois…
Suite à la nouvelle autorisation d’exploitation de la centrale, accordée le 29 juin dernier par la Commission canadienne de sûreté nucléaire, le gouvernement du Québec réfléchit actuellement à une éventuelle relance, accompagnée d’une réfection. Nous l’incitons fortement à se pencher sur les calculs effectués pour le compte d’Ecohabitation de Denis Boyer, diplômé en mathématiques et en développement durable. 900 000 foyers québécois équipés de portes et fenêtres ENERGY STAR® économiseraient la même quantité d’énergie que celle produite annuellement par Gentilly-2 sur ces 25 années, soit 4,5 térawatt-heure !
Autre point essentiel : le coût de fonctionnement de la centrale pendant ce quart de siècle reviendrait à 7,38 milliards de dollars (6,56 ¢ par kilowatt-heure). Tandis que la somme engagée pour subventionner l’équipement des maisons (à hauteur de 500$ par porte ou fenêtre) ne serait que de 4,5 milliards de dollars (4 ¢ par kilowatt-heure).
Ajoutons enfin que la pose de neuf millions de portes et fenêtres aurait des effets sur l’emploi bien plus considérables et bien mieux répartis géographiquement que la réfection de la centrale.
Nous souhaitons vivement que le gouvernement du Québec et Hydro-Québec évaluent la question du maintien de l’activité nucléaire à la lumière de cette évidence : il est moins cher et plus écologique de démanteler Gentilly-2 et de financer l’efficacité énergétique des foyers québécois… que de relancer la centrale.
Il est encore possible de renoncer à cette option, qui ne reflète pas les engagements du gouvernement et de ses sociétés d’Etat en matière de développement durable.
L’étude détaillée de Denis Boyer est accessible en pièce jointe à la fin de ce courriel.
Dirigé par Emmanuel B. Cosgrove, Ecohabitation est un organisme à but non lucratif qui facilite l’émergence d’habitations saines, économes en ressources et en énergie, abordables, accessibles à tous et caractérisées par leur durabilité. Il réalise sa mission par des activités de promotion, de sensibilisation, de formation et d'accompagnement auprès du grand public, des intervenants du secteur de l’habitation et des décideurs politiques.