Par Marie-Eve Cloutier
Mots-clés : Colloque, La nature un terreau fertile en éducation, Année internationale des forêts, éducation
En 2010, la biodiversité était au cœur du colloque La nature a-t-elle sa place en éducation? Pour une pédagogie de la biodiversité! Cette année, c’est la nature, qui est saluée comme étant bel et bien un terreau fertile d’apprentissages. « La première nature observable pour les Québécois est la forêt », déclare Jacques Tremblay, conseiller en planification, Direction de l'environnement, à la Ville de Montréal lors du mot d’ouverture. Le colloque La nature, un terreau fertile en éducation est ainsi dédié à l’Année internationale des forêts.
Lors de la soirée d’ouverture du 3 novembre, les participants ont pu regarder le film d’animation iLa colère des bois (voir la bande-annonce ici), produit par Les productions du beau joual vert. Ce court métrage, entièrement fait de matériaux recyclés, parle de la gestion des forêts québécoises.
Les forêts urbaines comme lieux d’apprentissage
Le récit empreint des contes et légendes amérindiennes et québécoises nous rappelle du même coup à quel point nous pouvons être en rupture avec la nature. Lors de cette même soirée, Henri Jacob, président de l'Action boréale de l'Abitibi-Témiscamingue, et Luc Bouthillier, économiste forestier, professeur au département des sciences du bois et de la forêt de l’Université Laval, sont venus partager leur vision de la forêt. Non seulement celle retrouvée dans les grands espaces au Nord de la province, mais aussi celle que l’on nomme forêt urbaine.
« C’est essentiel, il faut que les villes se servent des forêts urbaines comme lieu éducatif », avance Henri Jacob. « Il y en a des forêts en milieux urbains, comme le Mont-Royal à Montréal ou le Bois de Coulombe à Québec, mais on ne s’en sert pas assez. On les perçoit comme de l’embellissement, de l’esthétisme, mais elles peuvent fournir une base pour apprendre à vivre autrement », renchérit Luc Bouthillier.
L’exemple de la Suède
Le professeur de l’Université Laval a eu l’occasion de séjourner 7 mois en Suède. « Chaque agglomération de plus de 3000 personnes doit avoir une forêt urbaine où on laisse pousser les arbres. De plus, les garderies doivent être situées à distance de marche de la forêt urbaine, sinon elles n’ont pas leurs permis. Une fois par semaine, les jeunes enfants s’y rendent, peu importe la température, pour découvrir le milieu. Ça commence au préscolaire et ça continue jusqu’à l’université. On est loin de ça ici », raconte Luc Bouthillier.
« Il faut emmener nos enfants dehors. C’est plus que d’aller prendre de l’air, c’est aussi changer sa façon de voir les choses, car la forêt nous rend beaucoup de services, il ne faut pas l’oublier », conclut Henri Jacob.