Réagissant à la nouvelle publiée hier voulant que la vaste majorité des contrats octroyés pour le fonctionnement de la centrale Gentilly l’ait été sans appel d’offres, lemouvement Sortons le Québec du nucléaire (MSQN) demande que ses contrats, ainsi que ceux liés au projet de reconstruction (ou réfection) de Gentilly-2, soit inclus dans l’enquête publique sur la construction actuellement en cours.
Radio-Canada nous apprenait hier que sur 291 contrats recensés, 61 % ont été octroyés en négociant directement avec un seul fournisseur. Un contrat de pavage est passé de 3 à 4,3 millions $ et un contrat pour des disjoncteurs est passé de 223 000 $ à 668 000 $.
Plusieurs arguments militent pour cette inclusion de Gentilly-2 dans l’enquête publique. Une telle enquête publique permettrait, en plus des contrats d’entretien et d’opération, d’examiner les processus d’attribution de contrats pour les travaux de reconstruction de Gentilly-2 auprès de grandes firmes d’ingénierie comme SNC-Lavalin. Rappelons que SNC-Lavalin s'est porté acquéreur d’une bonne partie des actifs d'Énergie atomique du Canada limitée. Hydro-Québec refuse de dévoiler le contenu de ces contrats.
Disant réfléchir sur la pertinence de lancer la réfection de Gentilly-2, le ministre des Ressources naturelles et de la Faune, Clément Gignac, révélait il y a dizaine de jours que les coûts estimés de réfection étaient passés récemment de 1,9 à 2,4 milliards $. On sait que les coûts de réfection de la centrale jumelle de Pointe Lepreau au Nouveau-Brunswick ont littéralement explosé, que les délais s’accumulent (2 ans de retard dans la livraison) et que la centrale n’a toujours pas repris sa production.
« Une commission d’enquête pourra établir à quel point l’intérêt du public québécois, ou d’autres intérêts seront bien servis ou mal servis par la réfection du réacteur nucléaire Gentilly-2, conçu il y a 40 ans. Le public a le droit de savoir », a révélé Christian Simard, de Nature Québec, un des porte-parole du Mouvement.