La Société royale du Canada (SRC) rencontre les organisations et citoyens dans le cadre de la révision du Code de sécurité 6, la norme qui régit les limites d’exposition humaine à l’énergie électromagnétique radioélectrique dans la gamme de fréquences entre 3 kHz à 300 GHz. L’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA) y participe en présentant un mémoire qui fait valoir la désuétude et la non-pertinence d’un code basé sur un SEUIL plutôt que sur une DOSE linéaire sans seuil. Un SEUIL est pertinent pour des expositions courtes et intenses, alors que la DOSE linéaire sans seuil permettrait de tenir compte d’une exposition cumulative à long terme et à des niveaux plus faibles. Présentement, le Code de sécurité 6 évalue les ondes sur 6 minutes afin d’en détecter leurs effets thermiques (chauffants). Or, plusieurs problèmes de santé tels que des acouphènes, maux de tête, fatigues chroniques, troubles du sommeil, pertes de concentration et autres ne sont pas le résultat d’échauffements de tissus, mais bien d’autres phénomènes biologiques dont ne tient pas compte le Code 6 dans sa définition actuelle. « Les organismes de normalisation se fient au poids de la preuve pour tenter d’établir des normes. Ce poids de la preuve élimine ainsi les études aux résultats positifs et de nombreuses études imparfaites mais inquiétantes. En plus, les recherches actuelles exposent leurs sujets pendant 5 à 30 minutes, 6 heures, 24 heures, et très rarement 48 ou 72 heures. On est loin de la réalité actuelle d’une exposition en continue pendant des mois et des années » explique Brigitte Blais, analyste pour l’AQLPA. Les plus importants organismes de la planète en la matière considèrent tous que les études sur les effets à long terme sont insuffisantes et qu’il y a donc encore trop de trous dans nos connaissances pour qu’on puisse exclure la possibilité d’effets sur la santé. « Il y a trop de questions sans réponses, d’études incomplètes et d’indices inquiétants qui s’accumulent pour affirmer l’absence d’effets. À l’inverse, il n’y a pas assez d’études menées sur de longues périodes à de faibles doses pour pouvoir confirmer les effets sur la santé. À notre connaissance, une seule étude a été menée sur 18 mois. Suite à l’installation d’une antenne-relais dans un village en Allemagne, l’étude a détecté une hausse de deux hormones de stress et une diminution de deux neurotransmetteurs et ce, sans retour à la normale » poursuit Mme Blais. Dans son mémoire sur la révision du Code de sécurité 6, l’AQLPA attire l’attention sur le dossier des compteurs à radiofréquences, une technologie n’ayant pas encore fait l’objet de recherches sur la santé, qui est présentement déployée massivement dans plusieurs pays. Au Québec, « la Régie de l’énergie n’a pas pu faire autrement que de déclarer l’innocuité des compteurs, puisque ceux-ci respectent le Code de sécurité 6 actuel. Or, pour une exposition à long terme à de faibles niveaux, ce Code n’est pas pertinent. Il nous faut une norme basée sur la DOSE linéaire sans seuil, laquelle tiendrait compte du temps d’exposition et de l’accumulation par notre corps de ces mini-agressions en continue, et ce pour l’ensemble de l’électrosmog qui nous entoure » ajoute André Bélisle, président de l’AQLPA. En attendant que des recherches soient menées, le principe de précaution doit être appliqué selon l’AQLPA. Le gouvernement du Québec doit mener une consultation publique afin que des médecins, ingénieurs, juristes, citoyens et autres acteurs de la société puissent venir enrichir notre connaissance collective du dossier et témoigner des problèmes de santé apparemment révélés suite à des expositions répétées ou accumulées aux radiofréquences provenant, entre-autres, des compteurs à radiofréquences d’Hydro-Québec Distribution. Liens pour télécharger le mémoire de l’AQLPA
Source: AQLPA |
Radiofréquences – Révision du code de sécurité 6 de Santé Canada
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