Par Catherine Gauthier
Mots-clés : Varsovie, Pologne, climat, négociations, COP19, changements climatiques, Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat, GIEC, ONU
À quelques jours de l’ouverture des plus importantes négociations sur le climat de l’année, des milliers de délégués internationaux convergent vers Varsovie, en Pologne. Du 11 au 22 novembre prochain, les pays devront établir un plan de travail et un calendrier pour en arriver à un accord sur les changements climatiques à la fin 2015. Depuis la conférence de Durban en 2011, les parties prenantes ont débattu de la manière de partager la responsabilité quant à l’atténuation et à l’adaptation aux changements climatiques, et ont cherché à définir des concepts tels que celui des responsabilités communes, mais différenciées. Même si ces discussions sont nécessaires, les pays devront mettre les bouchées doubles afin de respecter l’échéance de 2015. Soulignons que la 19e Conférence des parties de la Convention-cadre des Nations-Unies sur les changements climatiques ne soulève que bien peu d’enthousiasme cette année. Une morosité contagieuse, pour ne pas dire un scepticisme profond, s’est emparée des principaux acteurs qui doivent réfléchir à la manière de sortir de l’impasse pour le renouvellement d’un accord sur le climat, dont l’aboutissement est prévu à Paris en 2015.
Un réchauffement climatique sans équivoqueEn une année, beaucoup de rencontres et d’événements en dehors de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques ont contribué à bâtir un momentum. En septembre, les échanges sur les futurs objectifs de développement durable pour l’après-2015 – dans le cadre de l’Agenda du développement de l’ONU – ont rappelé l’urgence de la lutte aux changements climatiques. À la fin du même mois, le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC) publiait un rapport qui parlait d’un réchauffement climatique « sans équivoque » et « extrêmement probable ». Les évaluations du GIEC sont importantes, car elles constituent la base scientifique des négociations pour un nouvel accord sur le climat. Cependant, il est encore difficile de prédire si les gouvernements accepteront les cibles de réduction des émissions dictées par les scientifiques pour garder la température en-dessous du seuil limite pour éviter les pires effets des changements climatiques.
Le plus puissant typhon de l’histoireVendredi, selon le météorologue américain Jeff Masters, le typhon le plus violent de l’année a frappé les côtes est des Philippines. Avec des rafales atteignant jusqu’à 315 km/h, Haiyan a balayé l’archipel qui a déjà subi des inondations et d’importants dommages. Mais c’est aussi une population de 12 à 16 millions de personnes qui est menacée. Le grave péril qui guette ces personnes pourrait-il lancer un cri d’alarme aux négociateurs à la veille de la 19e conférence des parties et contribuer à soutenir ce momentum pour l’adoption d’un plan d’action contraignant à la hauteur des enjeux climatiques? Même si les scientifiques ne peuvent relier directement un évènement météorologique extrême au réchauffement de la planète, la multiplication et l’intensification de ces épisodes semblent confirmer les prédictions inquiétantes des experts.
Source: GaïaPresse |