Le 24 décembre 2013 à 15 h. Station de métro Berri UQAM. Température extérieure : -20C avec le facteur de refroidissement éolien. Cette année, une vingtaine de personnes se sont regroupées autour de cette action pour offrir un peu de chaleur et de réconfort à nos concitoyens qui ont la rue comme domicile. Professeurs de nos instituts et familles, étudiants, diplômé(e)s, bénévoles du Spa de la rue, étaient présents. L'émotion était palpable en cette veille de Noël.
“ Chacun a préparé avec amour des vivres nourrissants et nutritifs et apporté des vêtements chauds pour ces itinérants ”, explique Daniel Turcotte, président de l'Institut. Mais par-dessus tout, notre présence avait pour but de leur offrir soutien, chaleur humaine et écoute,car ils en ont parfois long à dire sur leur vie, leur parcours, ce qui les a conduits à la rue. ” Ce qui est frappant lorsqu'on les écoute, c'est la solidarité qu'ils ont entre eux. Combien de fois avons-nous entendu: “ Pour le moment, je n'ai pas faim. Gardez cette nourriture pour quelqu'un qui en a vraiment besoin ”. C'est d'autant plus touchant et conscientisant que la majorité d'entre eux ne savent même pas s'ils auront de quoi manger pour le prochain repas”, ajoute Sylvain Magnan, vice-président de l'Institut.
Devant nos yeux, des êtres humains se soulent, se piquent ou fument du crack… on ne s'habituera jamais à de telles scènes. D'autres nous confient avoir arrêté de consommer et s'accrochent à la vie. Note présence semble leur faire du bien. Enfin, elle nous fait assurément du bien. car on a l'impression de leur être utile, ne serait-ce que quelques heures.
“ Pour nous c’est toujours la même question : comment une société peut-elle laisser des gens dans la rue alors qu'il suffirait que de quelques dizaines de millions de dollars pour construire des gites pour les quelque 20,000 itinérants de Montréal et leur donner les soins dont ils ont besoin.Pendant ce temps on dépense des milliards de dollars pour l'achat d'armes destructrices et pour entretenir des guerres pour le profit d'on ne sait trop qui ou quoi'', poursuit Daniel Turcotte. “ Ça semble cliché comme affirmation, mais il n'en demeure pas moins que c'est en grande partie faute d'argent et de ressources humaines qu'en tant que société nous laissons des êtres humains dans la rue ”, conclut-il.
Sylvain et moi remercions du fond du cœur tous les participants et à bientôt pour d'autres actions de solidarité du Spa de la rue…
Source: ISNFR