Photo: J. Nadeau- Le Devoir |
Le Regroupement des organismes environnementaux en énergie (ROEÉ) se voit dans l’obligation d’apporter des précisions en lien avec le contenu d’un reportage diffusé au réseau TVA le 6 décembre et d’un texte paru sur le site web du Journal de Montréal à la même date. En particulier, le ROEÉ n’appuie pas la hausse des tarifs telle que proposée par Hydro-Québec Distribution.
Le ROEÉ n’est pas réfractaire cependant à des hausses tarifaires incitant les consommateurs de toutes catégories à la réduction de leur consommation et à l’efficacité énergétique. Il indique cependant qu’en ce qui concerne les tarifs résidentiels, des mesures peuvent être nécessaires, le cas échéant, afin d’accompagner et de protéger les consommateurs moins nantis.
Dans le dossier tarifaire actuel et depuis plusieurs années, le ROEÉ demande à la Régie d’ajuster la structure des tarifs afin d’améliorer le signal prix aux consommateurs, de pénaliser le gaspillage, de favoriser la réduction de la consommation de l’énergie et de soutenir l’efficacité énergétique, tout en assurant un traitement équitable des clients à plus faibles revenus.
Retour nécessaire à une planification intégrée des ressources énergétiques
Selon le ROEÉ, le régime de régulation actuel d’Hydro-Québec rend pratiquement impossible des choix d’investissements et de consommation environnementalement judicieux, économiquement et socialement avantageux et permettant la transition vers une économie durable au Québec. Selon la mouture d’origine de la Loi sur la Régie de l’énergie, toutes les activités d’Hydro-Québec, y compris la production, étaient assujetties à la régulation publique par la Régie de l’énergie. Le législateur avait alors prévu l’obligation de faire un plan de ressources permettant des choix énergétiques économiquement rationnels, socialement équitables et environnementalement durables.
Cette loi a malheureusement été modifiée de manière à retirer à la Régie sa compétence sur les activités de production d’électricité d’Hydro-Québec et de façon à en écarter la planification intégrée des ressources énergétiques.
Ce changement fondamental de régime fait obstacle à la transformation durable de la relation de l’industrie, des institutions et des consommateurs avec l’énergie. En effet, la suppression de la planification intégrée empêche une participation publique adéquate et rend difficiles des choix éclairés en termes de consommation de l’énergie, d’efficacité énergétique et d’approvisionnements.
Ce changement est également à l’origine de la situation de surplus d’approvisionnements par rapport aux besoins intérieurs du Québec et de la pression actuelle sur les tarifs qui en découle.
Source: ROEÉ