Équiterre a mis en évidence des contradictions flagrantes dans l'argumentation de TransCanada hier dans le cadre des audiences du BAPE sur le projet d'oléoduc Énergie Est.
Ce que TransCanada affirme lors des audiences du BAPE :
Le 7 mars dernier, Marc Lessard, un résident de Montréal-Est, a demandé : « Est-ce que TransCanada garantit qu'il n'y aura pas d'exportation à partir du port de Montréal? »
Réponse de Louis Bergeron, vice-président Québec et Nouveau-Brunswick chez TransCanada :
« TransCanada n’a aucun projet pour exporter du pétrole brut à partir du Québec. Ce que j’aimerais mentionner c’est que les installations à Saint John, Nouveau-Brunswick vont permettre l’exportation sur les VLCC [Very Large Crude Carrier, un type de superpétrolier] qui sont de loin les navires la plus avantageux pour transporter du pétrole à l’extérieur du Canada ».
Ce que TransCanada affirme dans les documents déposés au BAPE
BAPE document soumis par TransCanada PR2.1.12. pages 7-5 à 7-6 :
En date de la présente Modification de la Demande, un volume de 115 200 m3/j (725 000 b/j) fait l’objet des contrats aux termes de conventions de services de transport qui prévoient soit (i) un point de livraison prévu par contrat à Québec (raffinerie, sans terminal maritime ni installations connexes au Québec), soit (ii) un point de livraison prévu par contrat à Saint John. Un volume total de 42 900 m3/j (270 000 b/j) demeure visé par contrat aux termes des conventions de services de transport de base inchangées. Des pourparlers avec les expéditeurs touchés se poursuivent relativement au traitement de ces volumes. Les parties envisagent actuellement les options suivantes : a) le développement futur d’un projet en vue de la livraison à des installations maritimes au Québec, projet qui ferait l’objet d’une demande distincte, et b) le choix du point de livraison de Saint John ».
« Alors que TransCanada affirme publiquement ne pas projeter d'exporter du pétrole à partir du Québec, elles négocient avec des entreprises pour exporter jusqu'à 270 000 barils/jour. Donc, si Énergie Est va de l'avant, il n'y aura pas moins de pétroliers sur le fleuve St-Laurent mais en fait, il y en aura beaucoup plus!», a déclaré Steven Guilbeault d'Équiterre.