La troisième journée des consultations par le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) concernant le projet d’agrandissement de la mine d’or à ciel ouvert à Malartic s’est terminée avec des échanges entre les citoyens, la Santé publique et les différents ministères sur la possible mise en place d’une zone tampon à Malartic.
« Après trois jours de questionnements sur les multiples impacts à la santé et à la qualité de vie qu’occasionne la plus grande mine à ciel ouvert au pays dans un milieu habité, il apparaît évident que tous les intervenants doivent sérieusement considérer la mise en place d’une zone tampon à Malartic », affirme Ugo Lapointe de MiningWatch et coporte-parole de la Coalition Québec meilleure mine.
Une minière qui opère dans l’illégalité ?
Plusieurs révélations troublantes ont été faites au cours de la première partie des audiences du BAPE qui se sont tenues cette semaine à Malartic. « Nous avons été stupéfaits d’apprendre que la minière fait fi des normes de bruit du Québec, et ce, depuis des années, sans être inquiétée outre mesure par la Ville de Malartic et le MDDELCC » affirme Dominique Bernier, de la Coalition Québec meilleure mine.
Le Ministère de l’Environnement a confirmé hier lors des audiences à Malartic que les niveaux de bruits auxquels sont soumis les résidents de Malartic (55 dB le jour, 50 dB la nuit) dépassent largement les normes prévues sous l’autorité de la Loi sur la qualité de l’environnement du Québec et recommandée par l’Organisation mondiale de la santé (45 dB le jour et 40 dB la nuit). « Il est complètement inacceptable que les citoyens de Malartic soient soumis à des niveaux de bruits aussi élevés, en contravention complète de la loi, depuis des années, sans que rien ne change », s’insurge Me Nicole Kirouac, avocate et personne-ressource du Comité de vigilance de Malartic.
Rappelons que la mine compte plus de 171 avis d’infractions environnementales et plus de 2000 manquements aux normes en date d’octobre 2015 concernant les émissions de poussières, de bruit et des vibrations occasionnés par les dynamitages quotidiens.
Promesses brisées : aucune offre d’entente avec les citoyens en juin-juillet
Les citoyens et les organismes ont également été choqués d’apprendre hier que la minière ne tiendra pas sa parole de présenter une deuxième version de son protocole de relocalisation des citoyens impactés par la mine. « En assemblée le 15 mai dernier, la minière et le groupe de travail sur le protocole avaient pourtant clairement indiqué qu’ils présenteraient une deuxième version du protocole avant la fin juin, avant la deuxième partie des audiences du BAPE en juillet. Ce recul n’aide en rien à l’acceptabilité sociale du projet et ne fait qu’envenimer la situation », se désole Louis Trottier du Comité de citoyens de la zone sud de la voie ferrée de Malartic.
Prochaines audiences le 12 juillet
Les organismes appellent à la population de participer en grand nombre à la prochaine étape des audiences publiques du BAPE qui aura lieu du 12 au 14 juillet à Malartic. Tout citoyen peut signifier son intention de présenter un court mémoire, de façon orale ou par écrit, en communiquant avec le BAPE avant le 28 juin : mine-malartic@bape.gouv.qc.ca et 418 643-7447 poste 539. « C’est l’occasion pour les citoyens d’exprimer leur opinion et leurs recommandations afin de tenter de régler, une fois pour toute, les problèmes de voisinage à Malartic », de conclure M. Lapointe.
Les organismes présenteront des mémoires.
Source : Pour que le Québec ait meilleure mine