Au lendemain de la victoire monumentale des protecteurs de l’eau de Standing Rock dans leur combat pour empêcher la construction de l’oléoduc Dakota Access sur leur territoire, des activistes de Greenpeace Canada ont mené une action pour attirer l’attention sur les risques de contamination de l’eau potable de Montréal, en cas de déversement pétrolier de la Ligne 9b d’Enbridge. Ils ont également voulu dénoncer les récentes approbations de projets d’oléoducs au Canada et envoyer un message au premier ministre Trudeau, ainsi qu’aux premiers ministres provinciaux : l’approbation de ces pipelines fera face à une opposition nationale similaire à celle que le pipeline Dakota Access a suscité aux États-Unis.
« Entre les intérêts à court terme de l’industrie pétrolière et le leadership climatique qu’il a promis lors de la conférence sur le climat à Paris, Trudeau a manqué une opportunité historique de s’opposer aux compagnies pétrolières et d’assurer la salubrité du climat et de l’eau pour tous » a déclaré Patrick Bonin, responsable de la campagne Climat-Énergie.
« Nos activistes ont agi de manière sécuritaire durant toute cette action, ce qui contraste totalement avec nos gouvernements qui ne cessent d’approuver des projets de pipelines de sables bitumineux qui menacent le climat et l’eau potable, en plus de bafouer les droits des Premières Nations. »
Après plus de huit heures passées au terminal du pipeline de pétrole des sables bitumineux, où était accosté un pétrolier, l’action directe non-violente s’est terminée par l’arrestation des sept activistes, qui sont toujours détenus par la police au Centre Opérationnel Est à Montréal ; les autorités policières n’ayant pas encore révélé les charges auxquelles ils font face.
L’action fait suite à l’annonce de l’approbation par le gouvernement fédéral des pipelines de Kinder Morgan et de la Ligne 3 d’Enbridge. L’objectif est d’envoyer un message d’opposition pancanadien aux nouveaux projets de pipelines en prévision de la réunion des premiers ministres sur les changements climatiques qui aura lieu les 8 et 9 décembre prochain à Ottawa.
« Aujourd’hui, le premier ministre Trudeau et les premiers ministres des provinces n’ont eu qu’un avant-goût de ce qu’il y aura comme opposition à travers le pays, de la part des Premières Nations, des communautés et des environnementalistes, s’ils veulent construire les pipelines de Kinder Morgan et d’Enbridge» , a mentionné Patrick Bonin. «Trudeau s’est fait élire en promettant une transition vers une économie basée sur les énergies renouvelables, mais il continue d’approuver des projets de pipelines qui permettent l’expansion de la production de pétrole des sables bitumineux et nous maintiennent dans l’économie du siècle dernier. »
Les activistes de Greenpeace Canada sont entrés dans le terminal portuaire de l’est de Montréal, vers 06:00 heures aujourd’hui. Trois grimpeurs ont escaladé les tuyaux de chargement de pétrole qui permettent d’alimenter les pétroliers en pétrole des sables bitumineux, tandis que deux activistes se sont enchaînés en bas des tours. Deux autres activistes se sont enchaînées aux grilles d’accès au site. Les activistes sont restés en place jusqu’à ce que la police arrive et commence à les détacher et à procéder à leur arrestation. Le dernier activiste a été arrêté à 14h30 cet après-midi.
Un peu plus tard, sept « kayaktivistes » de Greenpeace Canada ont rejoint l’action en pagayant sur le fleuve Saint-Laurent, pour soutenir les activistes sur le site et pour mettre en évidence les risques liés à un déversement en provenance de la Ligne 9B d’Enbridge. Aucun des « kayaktivistes » n’a été arrêté.
Source : Greenpeace Québec