Pangea : Des fonds publics bien mal investis !

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La Coopérative pour l’agriculture de proximité écologique – CAPÉ – est abasourdie de la décision de la Caisse de dépôt et placement du Québec et du Fonds de solidarité FTQ, qui comptent investir chacun 10 millions de dollars dans Pangea.

Selon François Handfield, vice-président de la CAPÉ, « Nous trouvons absurde que ces deux investisseurs institutionnels choisissent de placer l’argent issu de l’épargne des québécois dans une société privée d’investissement qui fait de la surenchère avec l’achat de grandes superficies agricoles ». En contribuant à l’accaparement des terres agricoles, quel message est envoyé par nos institutions collectives?

La Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), qui a créé le Fonds de Solidarité FTQ, est la plus importante centrale syndicale du Québec. Par sa gouvernance et ses codes d’éthique, elle est supposée agir comme un investisseur socialement responsable et soucieux d’un développement économique humain et durable. C’est en tout cas en ces termes que le FTQ se décrit. « Les syndiqués représentés par la FTQ, dont de nombreux producteurs agricoles québécois, seront certainement surpris de cette décision en contradiction totale avec les valeurs qu’elle est censée véhiculer », ajoute François Handfield, qui songe à retirer l’argent qu’il y a investi et qu’il pensait être un placement responsable pour l’avenir de sa profession.

Déstructuration du monde rural

Pour la CAPÉ et ses membres, l’accessibilité à la terre est un enjeu majeur pour intégrer le secteur agricole de proximité. A l’heure où la relève se tourne résolument vers des modes de production écoresponsables en ayant à cœur la sécurité alimentaire des consommateurs et le dynamisme régional, pourquoi faire de tels investissements qui, on le sait, ne profiteront qu’à de très grosses entreprises destructurantes pour le monde rural.

Le modèle agricole soutenu par Pangea consiste à acheter des terres puis à s’associer à des producteurs locaux dans le but de fonder une société agricole. Il s’agit ni plus ni moins d’encourager un modèle de location et de salariat qui, par la même occasion, décourage l’entrepreneuriat familial qui fait la force de l’agriculture québécoise. Ce modèle basé sur l’accaparement des terres a pour conséquence l’augmentation de la valeur des terres agricoles ce qui nuit véritablement à la relève agricole.

 On peut donc légitimement se demander ce que ce modèle va soutenir en mettant sous tutelle de sociétés d’investissements le garde-manger des québécois. Qu’advient-il de l’autonomie et de l’indépendance des producteurs quand ils s’associent à une entreprise comme Pangea dont la principale préoccupation est de retirer des profits plutôt que de penser à l’accessibilité des terres pour la relève et les petits producteurs?

Source : CAPÉ COOP

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