Les incontournables en organisation d’événements écoresponsables

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Credit photo Mcisustainability.com

Par Sara Courcelles, Conseillère en développement durable au Réseau Québécois des Femmes en Environnement 

Depuis le début de ses activités, le Conseil québécois des événements écoresponsables (le CQEER) a pu observer beaucoup de changements dans le milieu événementiel au Québec. Au cours des années, les mesures écoresponsables ont pris de plus en plus de place sur le terrain et les organisateurs d’événements sont davantage sensibilisés.

Ce qui apparaissait comme des demandes extravagantes auparavant est maintenant considéré comme étant la façon de faire. Bien entendu, il reste du chemin à parcourir mais il est très encourageant de voir l’enthousiasme et les idées qui fusent de toute part ! Différentes tendances se démarquent ces dernières années et cet article en dénombre quelques-unes.

Bannir les bouteilles d’eau à usage unique

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Comme vous avez sans doute pu le remarquer si vous courez les événements extérieurs, il est de plus en plus fréquent de voir des fontaines d’eau mobiles. En effet, les bouteilles d’eau à usage unique ont bien mauvaise presse et les organisateurs d’événements tentent de plus en plus de les bannir de leur site.

Les arguments énoncés pour en empêcher la vente sont bien simples; tout le monde ou presque possède une gourde réutilisable pour l’eau qu’il est facile d’apporter dans son sac et l’eau de l’aqueduc de la quasi totalité des villes au Québec est potable et de bonne qualité. On sait aussi que bien que recyclable, la bouteille d’eau à usage unique prend le chemin des poubelles dans 94% des cas au Québec.

Soutenir une cause

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By 401(K) 2012 – CC BY-SA 2.0

Une autre tendance qui se dégage selon notre expérience terrain est celle d’appuyer une cause qui a du sens pour votre équipe de travail ou de bénévoles. On l’observe plus souvent lors de congrès, assemblées générales, ou tout autre rassemblement professionnel.

En plus d’aider à développer un sentiment d’appartenance au sein des participants, elle permet de valoriser les actions d’une organisation qui a besoin de fonds pour continuer ses activités.On indique aux participants que plutôt que d’offrir un cadeau pour leur présence à l’événement, un montant sera versé à une œuvre ou un organisme et on peut également donner la possibilité aux gens de choisir cette cause.

On voit de plus en plus cette tendance remplacer les sempiternels clé USB, sac réutilisable ou autre article promotionnel qui terminent souvent au rencart de toute façon. L’organisateur de l’événement ne fait pas office de pingre puisqu’il ne remet pas de cadeau, mais son choix d’appuyer une cause qui tient à cœur ne peut être que salué par tous.

Tout le monde y gagne puisqu’on diminue la production d’objets promotionnels, pour la grande majorité peu réutilisés en bout de ligne, et une bonne cause qui a besoin d’argent est encouragée!

La Slow Food

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Une autre vague observée ces dernières années dans le milieu événementiel est sans contredit celle d’offrir des produits du terroir à déguster ou en cadeau.

Le mouvement ”slow food” est solidement enraciné et il est dorénavant monnaie courante de consommer des produits provenant des différentes régions du Québec dans les festivals et événements du Québec. Deux volets importants de l’organisation d’événements écoresponsables concernent l’alimentation et l’approvisionnement local, c’est tout donc tout naturel de mettre l’accent sur ce type d’aliments.

Offrir utile et écolo

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Un incontournable des pratiques écoresponsables est de ne pas donner des cadeaux que tout le monde a déjà. Comme nous l’avons mentionné précédemment, il est fort intéressant d’offrir la possibilité d’appuyer une cause plutôt que d’offrir des objets promotionnels.

Par contre, aux yeux de certains organisateurs d’événements, offrir un objet apparaît essentiel. Tout d’abord, ce que le CQEER recommande, c’est de réfléchir à la façon dont cet objet a été conçu. Est-il fait de matériau recyclé? A-t-il été fabriqué au Canada ou encore mieux au Québec? Contient-il des matériaux toxiques (ex : piles)? Est-il réutilisable? Sera-t-il utile au quotidien?

Pour faire un lien avec le point précédent, il peut être intéressant d’offrir des produits du terroir ou encore des vins québécois. Une autre avenue de plus en plus populaire est celle d’offrir une expérience plutôt que du matériel. On n’a qu’à penser à des billets de spectacles par exemple.

Rendre le développement durable ludique

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Finalement, on s’aperçoit que de rendre le développement durable ludique est un moyen de plus en plus utilisé pour sensibiliser les gens. Cette façon de faire permet d’intéresser le public aux enjeux environnementaux et sociaux d’une manière différente. En les faisant rigoler, peut-être les participants à un événement ont-ils moins l’impression de se faire faire la morale? Toujours est-il que ce moyen fonctionne et que les organisateurs d’événements sont de plus en plus nombreux à l’adopter.

A titre d’exemple, au Zoo de Granby, il est possible de compenser ses émissions de gaz à effet de serre en insérant des pièces de monnaie dans un dispositif qui fait rire les petits et grands en émettant des sons. Aussi, il existe l’application One Good Action qui permet d’amasser des points en posant des gestes écolos sur un événement, par exemple en se prenant en photo en train de déposer ses déchets au recyclage ou un compost. Une fois les points amassés, on peut les échanger pour des rabais ou pour participer à un tirage. C’est donc possible de faire participer les gens aux efforts écoresponsables tout en s’amusant!

En guise de conclusion, l’organisation d’événements écoresponsables est sur une belle lancée et nous souhaitons, le CQEER, écrire ce même article dans quelques années avec de nouvelles tendances à vous faire découvrir!


unnamedSara Courcelles

Conseillère en développement durable au Réseau Québécois des Femmes en Environnement 

Reconnue pour sa facilité à entrer en relations et ses aptitudes à travailler en équipe, Sara sait développer des liens avec des partenaires provenant de différents milieux et regrouper les efforts vers un but commun. Elle possède également une aisance marquée pour les communications orales et écrites ainsi qu’un sens politique aiguisé. Elle croit fermement qu’il est possible pour une organisation ou une entreprise de prendre des mesures volontaires afin d’exercer ses activités d’une manière durable sur les plans économique, social et environnemental.

 

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