Plus de 60 espèces sauvages en péril dans le Nord canadien

0

Noaa-walrus22

Le morse de l’Atlantique et le caribou migrateur de l’Est sont menacés de disparition. Telle est la conclusion du Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC). Le nombre d’espèces sauvages du Nord canadien considérées comme étant en péril atteint maintenant 62 espèces.

Le Canada a déjà perdu une de ses trois populations de morse de l’Atlantique. Autrefois abondants dans les eaux océaniques du Canada atlantique, incluant le golfe du Saint-Laurent, les animaux ont été chassés jusqu’à leur extinction vers 1850. Les deux populations survivantes dépendent de l’habitat marin de l’Arctique canadien et coexistent avec les peuples autochtones depuis des millénaires. Au cours des dernières décennies, les aires habitées par les quelques milliers de morses du Haut-Arctique et par la population plus nombreuse du centre de l’Arctique et du Bas-Arctique ont fait l’objet d’une réduction qui d’ailleurs se poursuit.

Alors que le climat se réchauffe et que la glace de mer connaît un recul, l’interaction avec l’industrie et le tourisme s’accroît. Ces menaces, en plus de la récolte continue, ont mené le comité à recommander le statut d’espèce « préoccupante » pour les deux populations.

Selon l’expert en mammifères marins et membre du COSEPAC, Hal Whitehead : « Le morse est un mammifère plutôt inhabituel et distinctif des mers septentrionales. Les morses ont été très importants pour les Inuits, à la fois comme nourriture et dans leur culture, et le demeurent encore à ce jour. Les morses sont particulièrement vulnérables aux perturbations, et méritent certainement une attention particulière. »

Caribou migrateur de l’Est

Un grand nombre de populations de caribou a précédemment été évalué par le COSEPAC, mais le comité a étudié le caribou migrateur de l’Est pour la première fois. La célèbre harde de la rivière George au Québec et au Labrador se chiffrait à plus de 800 000 individus en 1993, mais les effectifs ont maintenant chuté à un niveau sans précédent, soit à quelques milliers d’animaux. Une deuxième harde importante connaît également un grave déclin. Le comité a donc recommandé le statut « en voie de disparition ».

Graham Forbes, coprésident du sous-comité des mammifères terrestres du COSEPAC, a souligné la vulnérabilité du caribou aux activités humaines, une condition compliquée par un changement climatique rapide dans le Nord : « Les arbustes couvrent de plus en plus des paysages autrefois dominés par le lichen, source de nourriture principale du caribou en hiver; et la surexploitation se poursuit. Nous sommes préoccupés par le fait que ces facteurs puissent rendre très difficile le rétablissement des hardes. »

De plus en plus d’espèces en péril avec le changement climatique

Une partie du Nord canadien se réchauffe plus rapidement que partout ailleurs dans le monde, et le nombre d’espèces en péril dans le Nord est en croissance. Plus de la moitié de ces espèces en péril sont évaluées actuellement comme étant « préoccupantes », ce qui signifie que des mesures visant à aborder les effets du changement climatique ainsi que la gestion efficace de la chasse, des perturbations et du développement sont nécessaires pour empêcher que la situation de ces espèces ne se détériore et qu’elles passent ainsi à un statut d’espèce « menacée ».

Le président de la Commission de gestion de la faune aquatique et terrestre du Yukon, Frank Thomas, a souligné la nécessité de concerter les efforts dans l’atteinte de ce but : « Les communautés locales, par le travail des conseils de gestion, jouent un rôle important dans la conservation de la biodiversité dans le Nord canadien. Nous devons tous travailler ensemble. »

Eric Taylor, président du COSEPAC, a réitéré l’appel à l’action de M. Thomas : « La biodiversité du Canada est en péril d’un océan à l’autre, et une intervention rapide sur divers fronts est requise, que ce soit de faire face aux perturbations de l’habitat et à la surexploitation jusqu’aux efforts concertés pour contrer les effets du changement climatique. »

Lors de la réunion, un certain nombre d’autres espèces sauvages ont été déterminées comme étant en péril.

Espèces en voie de disparition
  • Le rat kangourou d’Ord (ni un kangourou, ni un rat), une espèce rare spécialiste des dunes des Prairies.
  • Certaines populations d’esturgeon jaune, une espèce de grande taille vivant très longtemps et touchée par une surpêche historique.
  • Le noyer cendré, un arbre des provinces de l’Est dévasté par une maladie fongique.
Espèces préoccupantes
  • Le Bruant à face noire, un oiseau chanteur du Nord qui ne se reproduit qu’au Canada et qui fait l’objet de déclins continus largement attribuables aux pressions exercées sur ses lieux d’hivernage aux États-Unis.
  • Le requin-taupe bleu, un requin qui se trouve en pleine mer et de façon saisonnière dans les eaux canadiennes de l’Atlantique et qui montre des signes de rétablissement par suite de la surpêche.

Pour obtenir des précisions au sujet de toutes les espèces sauvages évaluées lors de la réunion, veuillez consulter le site Web du COSEPAC à l’adresse suivante : http://www.cosewic.gc.ca/default.asp?lang=Fr&n=EC89538C-1%20-%20results

Source : COSEPAC

Partager.

Répondre