«Changer le système, pas le climat». Ce slogan, scandé dans les rues de Paris lors de la COP21, reflète une prise de conscience large que les institutions politiques ne répondent pas adéquatement à la crise écologique.
Les lendemains de la COP21 sont pénibles. Le retrait des États-Unis de l’Accord de Paris obscurcit à nouveau la route pour nous sortir de la crise écologique. L’écologie politique du militant Dimitri Roussopoulos est un essai incontournable pour comprendre tous les tenants et aboutissants du contexte actuel. Alors que les gouvernements semblent vouloir régler la crise à coup de belles paroles, la critique écologique se retrouve au centre des débats pour contrer le cul-de-sac vers lequel nous nous dirigeons.
À travers cet essai, Roussoupolous dresse un portrait du rapport du politique à l’environnement, et critique l’aveuglement du développement durable, qu’il vienne des États ou de certains groupes environnementalistes face à la crise. Des premières législations environnementales du XIXe siècle à la COP21, Roussopoulos examine le développement de cette crise environnementale et les réactions qu’elle a suscitées chez les gouvernants comme chez les citoyen(ne)s.
Évoquant l’échec de l’action des institutions publiques, l’auteur résume la diversité des réponses populaires à la crise écologique et les différentes tendances politiques qui les traversent. Tenant compte des similitudes entre notre rapport de domination sur la nature et celui de hiérarchisation entre les individus, l’écologie sociale propose, selon Roussopoulos, la réponse la plus complète pour comprendre la crise en questionnant les rapports sociaux inhérents.
Nouvelles façons de faire de la politique
Postulant que la crise écologique n’est pas «une crise dans la nature mais une crise sociale centrée sur notre type de société », Dimitri Roussopoulos invite les militant(e)s à sortir des cadres établis. Les écologistes œuvrent à davantage que la simple protection de l’environnement ; il et elles en appellent à la construction de nouvelles communautés, de nouveaux modes de vie, et de nouvelles façons de faire de la politique. En citant des mesures concrètes inspirées des courants de l’écologie sociale telles que la lutte au logement à Montréal et l’organisation communautaire au Kurdistan syrien, Roussopoulos présente les allures de cette nouvelle action politique.
Tout en critiquant la futilité de l’action étatique et des grandes entreprises présentes à la COP21, il revient sur la
participation des divers groupes de la société civile en marge de la conférence à titre de témoin privilégié. Mobilisations éclairs, tables rondes, allocutions ; la pluralité des moyens employés par ces groupes démontre cette volonté de s’affranchir des cadres responsables de la crise.
«Changer le système, pas le climat », ce slogan, scandé dans les rues de Paris lors de la COP21, reflète bien la pensée de Dimitri Roussopoulos. L’écologie politique est un appel à passer à l’action pour dépasser le système actuel.
«L’écologie politique, au-delà de l’environnementalisme» de Dimitri Roussopoulos vient de sortir en librairie.
Source : Éditions Écosociété