Des chercheurs ont découvert que plusieurs îles inhabitées avaient tout simplement disparu ces dernières années, englouties par l’océan Pacifique. Les experts y voient une alerte de ce qui nous attend avec une montée des océans qui pourrait atteindre 1,3 mètre d’ici la fin du siècle. En cause, le changement climatique et la fonte des glaces.
Sable fin, palmiers, eaux turquoises… Des paysages de carte postale engloutis sous l’océan Pacifique. Une équipe de chercheurs australiens est allée explorer l’île de Pohnpei, en Micronésie. Après avoir recueilli plusieurs témoignages auprès des populations locales et comparé des images satellites, ils en sont arrivés à la conclusion qu’au moins huit îles (mais sans doute plus) ont été rayées de la carte ces dernières années. Sans laisser aucune trace de leur existence.
Toutes sont inhabitées et de petite taille (environ 100 mètres carrés). Mais avec leur disparition, c’est une partie du patrimoine micronésien qui a coulé. Parmi elles, l’île de Nahlapenlohd a par exemple été le théâtre d’une fameuse bataille entre chefs de tribus en 1850.
«Bien qu’il soit difficile d’être certain, (il semblerait) que l’élévation du niveau de la mer est à l’origine de la disparition et du rétrécissement des îles de sable au large de la barrière du récif du sud de Pohnpei», a écrit Patrick Nunn de l’université de la Sunshine Coast, en Australie.
Une élévation de 1,2 centimètre par an dans le Pacifique
La montée des eaux, liée au réchauffement climatique, menace l’ensemble des îles du Pacifique. L’année dernière, une autre étude menée par Simon Albert, de l’Université du Queensland en Australie, avait déjà montré que cinq des îles Salomon avaient disparu depuis le milieu du XXe siècle. Le niveau des mers monte en moyenne de 3 millimètres par an mais le phénomène est quatre fois plus important dans le Pacifique, où le niveau de l’océan grimpe de 12 millimètres par an depuis les années 1990.
Pour les experts, ces premières disparitions sont un avant-goût de ce qui nous attend. La menace d’une montée des eaux concerne ainsi de nombreuses îles peuplées comme les îles Kiribati et Tuvalu qui comptent plusieurs dizaines de milliers d’habitants. En Papouasie-Nouvelle-Guinée, un plan de relogement a été mis en place pour le millier d’habitants des îles Carteret, poussés au déménagement à près de 90 kilomètres de l’archipel.
Comme eux, des milliers de réfugiés climatiques pourraient être poussés à l’exil. Les experts du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) tablent en effet sur une augmentation du niveau des océans entre 40 et 130 cm d’ici 2100.
Source : novethic