La Société pour la nature et les parcs (SNAP Québec) se réjouit de l’entente signée le 10 octobre, par sept Nations autochtones du Nord du Québec et du Labrador, pour préserver le caribou migrateur, une espèce essentielle pour le maintien du mode de vie des communautés nordiques et la persistance de notre patrimoine naturel commun.
Une initiative inspirante pour la protection d’une espèce en péril
Rappelant que le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) annonçait au printemps dernier que le caribou migrateur de l’Est est désormais considéré en voie de disparition, la SNAP Québec applaudit la volonté des Nations autochtones d’assurer une gestion concertée et adaptée des troupeaux de caribou migrateur dans l’ensemble de la péninsule d’Ungava.
« L’approche proposée aujourd’hui par la Table ronde autochtone du caribou de la péninsule d’Ungava (TRACPU) démontre le leadership des Nations autochtones pour assurer la protection de cette espèce emblématique du Nord québécois » déclare Alain Branchaud, directeur général de la SNAP Québec. « Cette initiative démontre également le lien vital qui existe entre les Nations autochtones et le caribou et nous invite à une réflexion sur notre lien avec la Nature et les autres espèces qui nous entourent ».
L’urgence d’agir pour protéger la maison du caribou
La stratégie prévoit par ailleurs l’élaboration d’un plan de gestion de l’habitat et de l’impact environnemental qui tiendra compte des impacts cumulatifs du développement, incluant l’exploration et l’extraction minérale, le développement hydro-électrique, les vols à basse altitude, les corridors routiers et ferroviaires et les corridors de transmission.
« Plusieurs projets industriels d’envergure ont déjà lieu en plein cœur de la « maison du caribou », et le gouvernement du Québec souhaite intensifier ce développement dans le cadre du Plan Nord. Dans ce contexte, il est primordial d’identifier et protéger prioritairement les secteurs d’importance écologique et culturelle, et de s’assurer que les projets de développement ne viennent pas ajouter de pression sur les troupeaux de caribous » commente Alice de Swarte, coordonnatrice en conservation et analyse politique à la SNAP Québec.
Replacer la protection des espèces sauvages au cœur du Plan Nord
Le gouvernement s’est engagé à conserver 50% du territoire du Plan Nord à l’abri des activités industrielles d’ici 2035, incluant au moins 20% d’aires protégées strictes d’ici 2020. Avec actuellement moins de 11%, les progrès du Québec pour atteindre son objectif sont terriblement lents, et ce alors même que le gouvernement a déjà entre les mains assez de propositions issues des Nations autochtones et des communautés locales pour atteindre la cible de 2020.
« La TRACPU trace non seulement la voie pour l’avenir du caribou et de son lien vital avec les Nations autochtones, elle offre un modèle inspirant pour le rétablissement des espèces en péril pour tous les gouvernements du pays. La SNAP Québec invite le gouvernement du Québec à replacer la protection de cette espèce emblématique au cœur de ses projets nordiques, dans une approche de réconciliation » de conclure Alain Branchaud.
Source : Société pour la Nature et les Parcs du Canada