Est-ce que les gestes écologiques individuels suffisent pour enrayer la destruction de la planète ? «Certainement pas», écrivait l’écrivain américain Derrick Jensen dans un texte provocateur en 2009. Faut-il alors baisser les bras ? «Non plus» répond l’écologiste Cyril Dion. Explications.
«Oubliez les douches courtes»
… ou «Forget Shorter Showers» en langue originale. Cet édito de l’activiste et écrivain américain Derrick Jensen a été publié dans Orion Magazine en 2009. Il y revenait sur le documentaire Une vérité qui dérange, sorti trois ans plus tôt, où on voyait l’ancien candidat à la présidence états-unienne, Al Gore, alerter sur le réchauffement climatique. Un documentaire qui, pour un problème bien réel, propose des solutions biaisées, selon Derrick Jensen : «avez-vous remarqué que toutes les solutions présentées ont à voir avec la consommation personnelle – changer nos ampoules, gonfler nos pneus, utiliser deux fois moins nos voitures – et n’ont rien à voir avec le rôle des entreprises, ou l’arrêt de la croissance économique qui détruit la planète ?»
Même si chaque individu aux États-Unis faisait tout ce que le film propose, les émissions de carbone ne baisseraient que de 22%. Le consensus scientifique stipule pourtant que ces émissions doivent être réduites d’au moins 75%.
Cyril Dion, qui était invité au micro d’Ali Rebeihi dans Grand bien vous fasse, revient sur ce constat :
«Si on se contente de dire «faites des petits gestes» (« prenez une douche plutôt qu’un bain », « éteignez la lumière », « prenez votre vélo ») et qu’on regarde l’impact que ça a en terme de chiffres, malheureusement, c’est très nettement insuffisant.
Source : France Inter, Auteur : Mariel Bluteau
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