Les supermarchés et la grande distribution mondiale utilisent leur gigantesque puissance d’achat pour réduire les prix et faire pression sur les agriculteurs et producteurs. Ces derniers gagnent toujours moins depuis 20 ans, en France et dans le monde, dénonce l’ONG Oxfam dans une étude internationale.
«La grande distribution est devenue la gardienne du commerce alimentaire mondial», estime l’ONG. Celle-ci dénonce les «pressions continues» subies par les producteurs pour «qu’ils réduisent leurs coûts» tout en répondant «à des exigences de qualité des plus rigoureuses». Oxfam demande aux supermarchés de réorienter une partie de leurs bénéfices au bénéfice des producteurs.
Selon un calcul de l’ONG, les huit premières grandes surfaces du monde cotées en bourse ont réalisé quelque 1 000 milliards de dollars de ventes en 2016 et près de 22 milliards de bénéfices. «Au lieu de réinvestir dans leurs fournisseurs, elles ont reversé la même année plus de 15 milliards de dollars de dividendes à leurs actionnaires», indique l’étude publiée le 21 juin intitulée «Derrière le code-barres, des inégalités à la chaîne».
En France, le géant Carrefour a réalisé 894 millions d’euros de bénéfices en 2016 et reversé 510 millions d’euros de dividendes. «Si l’entreprise n’avait reversé ne serait-ce que 1 % de ce montant aux ouvriers vietnamiens dans le secteur de la transformation de la crevette, plus de 14 200 d’entre eux auraient pu accéder à un revenu vital», souligne Oxfam.
La puissance d’achat du secteur, qui fait baisser continuellement les prix, exacerbe le risque de violations des droits de l’homme et des droits du travail : précarisation sans limite, enfants au travail, harcèlement, sont légion dans le secteur agricole et alimentaire, résume l’ONG.
Source : Novethic
Crédit photo : Pexels