Des citoyens demandent un fonds pour le verdissement des zones urbaines à Laval

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Selon le regroupement, les espaces verts devraient être mieux reliés et être plus nombreux pour assurer la diminution des îlots de chaleur. Photo : Capture d’écran – réalisation par le CRE Laval

Un regroupement citoyen demande à la Ville de Laval de créer un fonds qui permettra de reboiser et reverdir son centre-ville, qui fait en ce moment l’objet d’importants investissements.

Le regroupement appelé Les amis du Boisé du Souvenir a présenté une proposition à la réunion du conseil municipal lavallois du 2 octobre, demandant que 1 % des sommes investies dans de nouvelles infrastructures publiques et privées de plus de 100 000 $ soit désormais réservé à la plantation d’arbres et à la conservation de milieux naturels lavallois.

Il s’agit selon le regroupement d’une action inévitable pour protéger les citoyens des changements climatiques et des canicules de plus en plus dangereuses.

Un tel fonds pourrait servir à l’acquisition et à la conservation de milieux naturels dans la zone urbaine de Laval. Le centre-ville étant actuellement en «création», le regroupement considère que la Ville devrait saisir cette opportunité pour contrer les ilots de chaleur et assurer l’augmentation de sa canopée.

«La Ville de Laval est en plein essor. Il y a des projets de développement qui vont de 1 G$  à 2 G$. Si on gardait 1 % de ces sommes-là, ça ferait potentiellement autour de 15 M$ pour assurer qu’il y ait des milieux naturels», affirme Daniel Desroches, environnementaliste et porte-parole du regroupement les Amis du Boisé du Souvenir.

L’objectif de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), dont Laval fait partie, est d’augmenter le couvert d’arbre afin qu’il atteigne 30 %. En ce moment, le taux de canopée de Laval est d’environ 23 % et diminue chaque année en raison de l’agrile du frêne et des travaux d’urbanisation. Selon le regroupement, la canopée du centre-ville se situe autour des 10%.

Toutefois, selon M. Desroches, le plan du futur centre-ville de Laval n’offre aucun espace vert public et n’est assortit d’aucune promenade urbaine.

À l’issue de la réunion du conseil municipal, mardi soir, la mairie a affirmé que la proposition serait étudiée et analysée dans le cadre de la réforme des règlements en cours à la Ville, où l’environnement prend une place importante. La Direction des communications a aussi affirmé que la Ville a un plan de conservation des milieux naturels pour lequel des acquisitions de plus 100 M$ sont à faire, mais que l’administration «ne dispose pas d’un tel budget annuel pour faire ces acquisitions».

En 2018, la Ville de Laval affirme avoir acquis une superficie totale de 39,7 hectares pour un total de 31,2 M$.

À l’échelle du Québec

La proposition du «1%» a d’abord été suggérée par l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) et la Fondation David Suzuki, qui demandent au gouvernement provincial de procéder de cette manière afin d’allouer des ressources pour la protection des milieux naturels. Le docteur Pierre Gosselin de l’INSPQ a d’ailleurs fait une sortie publique durant la campagne électorale pour demander aux partis politiques québécois de prendre les canicules au sérieux et pour qu’ils s’attaquent aux îlots de chaleur.

Selon Radio-Canada, la proposition du «1%» a reçu l’approbation d’une trentaine d’organisations, dont les villes de Québec et de Montréal, et est actuellement au cœur de discussions qui occupent le ministère de l’Environnement.

La Fondation David Suzuki invite toutefois les citoyens à continuer à se mobiliser dans ce dossier. «Les citoyens qui se regroupent ont un impact concret sur le territoire. Ils y vont avec des demandes très concrètes et se mobilisent, et ça fonctionne, on le voit», affirme Sylvain Perron, spécialiste en aménagement et protection des milieux naturels et agricoles à la Fondation David Suzuki.

Qu’en est-il du Fonds Vert?

Actuellement, le Fonds vert finance un programme qui vise l’acquisition et la conservation des espaces boisés sur le territoire de la CMM. L’objectif du programme est d’appuyer les initiatives locales et régionales d’acquisition et de protection des espaces boisés.

Toutefois, le Conseil régional de l’environnement (CRE) de Laval constate qu’au sein de la CMM, ces sommes servent surtout à l’acquisition de terrains qui se trouvent en milieu agricole, pour ne pas nuire aux activités économiques. Il reste donc une zone urbaine dépourvue de corridors écologiques où les îlots de chaleur continuent de s’étendre et de nuire à la santé publique, affirme le directeur général du CRE, Guy Garand. «Ça serait intéressant d’avoir des corridors forestiers en zone blanche. En plantant des arbres sur le bord des rues, on relie les zones urbaines», ajoute-t-il.

Par ailleurs, dans le cadre des règlements lavallois, les promoteurs doivent investir 10 % du budget d’un projet ou céder 10 % du terrain à des fins de parc. Encore une fois, M. Desroches déplore que ces sommes soient allouées à des infrastructures comme des piscines et des modules de jeux plutôt que pour la conservation de milieux naturels qui améliorent la santé des résidents et qui aident à freiner le réchauffement climatique.

Plantations à Laval dans le cadre du projet de centre-ville

La Ville de Laval a transmis à GaïaPresse un sommaire des travaux de plantation qui ont été réalisés au centre-ville récemment :

– 300 arbres ont été plantés dans le cadre des travaux relatifs à la Place Bell
– 125 arbres ont été plantés dans le cadre des travaux relatifs aux SRB Pie-IX qui passe sur le Boul. Corbusier, entre St-Martin et du Souvenir
– 195 arbres ont été plantés dans le cadre des travaux relatifs aux travaux de réfection du Boul. Daniel Johnson.

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