Salon des artisans récupérateurs : un pas vers la consommation durable

1
Photo : EnJeu

Photo : EnJeu

«Les artisans récupérateurs ne sont pas des marginaux, des hippies mais des citoyens ayant une forte conscience environnementale et leur démarche créative vise à promouvoir l’achat responsable et durable» témoigne Nicolas Des Ormeaux, éco désigner d’outils d’ambiance présent au 11e Salon des artisans récupérateurs qui s’est déroulé le week-end dernier à Montréal. Cette activité annuelle, organisée par Environnement Jeunesse et présentée par RECYC-QUÉBEC, représente un volet d’avant-garde des métiers d’art caractérisé par le recyclage, le réusinage et la valorisation de matériaux de toutes sortes. On y retrouve, entre autres, des vêtements, des articles de cuisine, des décorations utilitaires et des jouets à un prix fort raisonnable.

Une démarche créative visant la consommation responsable

La quarantaine d’écodesigners québécois de l’événement se présente comme des créateurs d’œuvres d’art, d’objets utilitaires et d’articles de mode. Leurs parcours sont différents et leur prise de conscience écoresponsable est liée à des épisodes de leur vie quotidienne. «Tout à coup, j’ai réalisé que les chantiers de construction où je travaillais étaient parsemés de rebuts, de déchets» raconte Nicolas des Ormeaux. Et d’ajouter Maude Léonard, créatrice de produits faits d’affiches publicitaires « C’est un travail scolaire de ma fille qui m’a allumée au sujet de cette perte constante de matériaux».

Ces artisans font preuve d’imagination et recourent à des techniques innovatrices. D’ailleurs, ils s’inspirent, entre autres, de l’ingénierie, de la sculpture et de techniques d’avant-garde éprouvées. « J’ai cessé la création de vitraux et développé une technique permettant un assemblage sans pareil» nous confie Branimir Misic en nous parlant de ces sculptures imaginaires, composées, entre autres, de vieux appareils photographiques et de pièces de vélos. Et de préciser Nicolas des Ormeaux « Le travail du célèbre peintre Marcel Duchamp et de son concept de ready-made m’a conduit à ces formes d’assemblages».

Les artisans se considèrent comme des promoteurs de la consommation responsable en offrant un choix aux acheteurs qui souhaitent miser sur des produits fabriqués par des matériaux récupérés, réduisant d’autant l’empreinte écologique. «Consommer de façon responsable, c’est voter pour un changement du cours de choses» nous livre Musky, écodesigner de vêtements. Cependant, ils constatent que leur travail ne fait pas l’objet d’une promotion suffisante et que les occasions d’affaires sont rares. Disposant de peu moyens, ils comptent sur le soutien gouvernemental afin d’accroître et d’élargir les efforts de sensibilisation menant à une consommation responsable. «Un geste conséquent qui s’impose car on nous met au bas de l’échelle» exprime Mariane Bombardier, artisane de sacs en cuir recyclé. 

Un engagement au service du développement durable

Les artisans s’inscrivent, selon eux, pleinement dans le mouvement environnemental et jouent un rôle d’acteur résolu afin de sensibiliser la population à une consommation durable. Les matériaux récupérés, à savoir des appareils photos, des vestes de cuir, de la dentelle de fermetures d’usines, d’affiches publicitaire et d’électroménagers sont convertis en produits décoratifs et utilitaires réduisant l’utilisation de ressources comme l’énergie et ainsi donc l’émission de gaz à effet de serre. «Il s’agit de faire converger les intérêts de l’environnement avec une pratique commerciale» nous dit Branimir Misic.

Cette production, réalisée fort souvent à temps partiel et par des retraité(e)s, s’affiche comme une solution abordable à la surconsommation et contribue à stimuler des comportements exemplaires afin de protéger l’environnement et promouvoir le développement durable. « Les artisans récupérateurs possèdent un fort esprit communautaire et le salon le démontre» nous assure Musky. Il s’impose donc, dans la foulée d’Environnement Jeunesse, de multiplier ce type d’activités, et ce, dans toutes les régions du Québec.

Denis Plante pour GaïaPresse

Partager.

Un commentaire

  1. Pingback: Un de mes futurs salons? – emiliemaloney

Répondre