Des mesures propres à améliorer la sécurité alimentaire régionale en réduisant les pertes et les gaspillages alimentaires et en atténuant le changement climatique seront examinées par la Conférence régionale de la FAO pour le Proche-Orient.
Les questions de terres et d’eau sont parmi celles qui limitent considérablement le potentiel d’accroissement de la production vivrière pour nourrir la population du Proche-Orient, qui passera de 380 millions d’habitants à 520 millions en 2030. Avec une meilleure gestion des terres et des eaux, la réduction des pertes et des gaspillages alimentaires permettrait de fournir la nourriture nécessaire sans peser davantage sur les ressources en terres et en eau limitées.
Les pertes annuelles de céréales à l’échelle de la région sont estimées à plus de 16 millions de tonnes – soit assez pour nourrir de 70 à 100 millions de personnes. Quelque 15 pour cent des légumineuses et plus de 30 pour cent des denrées périssables, telles que les fruits, les légumes, les produits laitiers, la viande et le poisson, sont également gaspillées chaque année.
La Conférence, qui se déroule du 14 au 18 mai au siège de la FAO, examinera également la création d’un Fonds fiduciaire régional pour le développement agricole afin de compléter les financements internationaux existants.
Manque d’infrastructures
Les raisons à l’origine des pertes et du gaspillage d’aliments sont notamment des installations de stockage médiocres et des équipements frigorifiques restreints. Pour les aliments d’origine animale, les pertes durant la manipulation, le stockage, la transformation, le conditionnement, la distribution et la consommation sont considérablement plus élevées que les pertes de production.
Évaluées entre 25 et 50 pour cent, les pertes de poisson et de crustacés sont les plus élevées de tous les aliments d’origine animale, avec plus de deux tiers des pertes encourues durant la transformation, le conditionnement et la distribution.
Le problème réside essentiellement dans le nombre limité de grossistes, de supermarchés et de détaillants offrant des conditions idoines de stockage et de manipulation pour les produits alimentaires. Les marchés de gros et de détail dans la région sont souvent exigus, bondés, insalubres et manquent d’équipements de refroidissement.
Un autre problème est le manque de routes asphaltées adaptées aux gros véhicules pour relier les zones de production aux ports ou aux centres des villes, ainsi que le manque d’infrastructures électriques et hydrauliques.
Les recommandations soumises à la Conférence portent sur l’accroissement des investissements par le secteur privé et public dans les installations et les infrastructures, et sur une collaboration efficace entre les universités, l’industrie, le gouvernement et les entreprises.
Menaces du changement climatique
La progression du changement climatique ajoute un sentiment d’urgence à la recherche de solutions au problème de gaspillage alimentaire car elle accroît la pression exercée les ressources en terres et en eau de la région. La possibilité de recul des précipitations et de hausse des températures jusqu’à 4°C menacent la pérennité des systèmes agricoles et des ressources en forêts et en parcours de la région.
L’utilisation et la gestion des ressources naturelles, en particulier de la terre et de l’eau, doivent être considérablement améliorées.
Le Proche-Orient est une des régions les plus pauvres en eau du monde. A mesure que s’aggrave la pénurie d’eau dans la région, la qualité de l’eau disponible se détériore tandis que la pollution de la nappe phréatique et la dégradation des plans d’eau et des écosystèmes liés à l’eau augmentent.
Afin de réduire l’impact du manque d’eau, à la fois en termes de qualité et de quantité, une meilleure gestion devra donc aborder les problèmes suivants: i) le manque de ressources physiques,) le manque de capacités des organismes de gestion des eaux) le manque de responsabilité par rapport au gaspillage de l’eau.
L’élevage qui représente entre 30 et 50 pour cent de la production agricole de la région est particulièrement exposé au manque d’eau. Le secteur des pêches est également mis en danger par un relèvement prévu du niveau des océans.
Parmi les mesures d’adaptation recommandées dans le secteur halieutique figurent le développement de l’aquaculture et de l’agriculture intégrée à l’aquaculture. Pour l’élevage, les mesures d’adaptation suggérées sont notamment le recours accru aux systèmes d’exploitation mixtes cultures-élevage.
En matière de gestion des forêts et des parcours, les recommandations portent sur la restauration des forêts dégradées, le boisement et le reboisement, l’utilisation d’espèces tolérant la sécheresse et la remise en état des parcours; une gestion améliorée par la réduction des cheptels excessifs et du surpâturage, de la coupe illégale et de la surexploitation du bois de feu.
Source: FAO