par Bénédicte Filippi
Mots clés: mini-centrale Val-Jalbert, barricades, Front de libération de la Ouiatchouan Des militants du Front de libération de la Ouiatchouan (FLO) se sont barricadés le 8 avril dernier à l’intérieur de deux cabines téléphériques surplombant la rivière Ouiatchouan, sur le site patrimonial de Val-Jalbert. Les manifestants dominaient ainsi le chantier de la mini-centrale hydroélectrique.
Colère et exaspérationLe FLO a mené ce coup d’éclat afin de protester contre l’avancée des travaux de la mini-centrale de Val-Jalbert. Contesté par la Coalition Avenir Québec et Québec Solidaire en plus de nombreuses organisations environnementales, le projet de mini-centrale a été autorisé par le gouvernement du Parti québécois en février dernier. « Il y a beaucoup de gens qui sont exaspérés par les irrégularités du projet. On comprend les citoyens qui souhaitent mettre en évidence les lacunes dans ce dossier-là » indique Alain Saladzius, co-fondateur de la Fondation Rivières. Du même souffle, il rappelle qu’il s’agissait « d’une manifestation pacifique, qui nuisait très peu ». Projet controverséLe projet de mini-centrale prête flanc à de nombreuses critiques. Les recommandations du Conseil du patrimoine culturel au sujet du débit d’eau à conserver pour la chute de la rivière Ouiatchouan ont notamment été ignorées. Sur le plan économique, les calculs effectués par la Fondation Rivière se révèlent inquiétants. Selon l’organisation, Hydro-Québec devra vendre l’électricité produite 8 cents le kilowattheure, tandis que la société d’État vend l’électricité entre 5 et 6 cents le kilowattheure actuellement aux Etats-Unis. Une entreprise qui se révèle ruineuse aux yeux de la Fondation. L’acceptabilité sociale du projet est par ailleurs loin d’être acquise. À preuve : un sondage Léger Marketing réalisé en février dernier dans la région de Val-Jalbert indique que 61% des personnes interrogées désirent que les travaux de construction de la centrale soient abandonnés ou suspendus en attendant une consultation publique.
La lutte continueNormal donc que le FLO se manifeste et c’est tant mieux, pour Alain Saladzius. « Ça garde le dossier actif et ça maintient une dynamique d’opposition », soutient-il.
Source : GaïaPresse |