Un recul majeur pour la protection du territoire nordique

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Photo de l'utilisateur Chicoutimi – Wikipedia commons

 

« C’est extrêmement décevant de constater le manque de vision du gouvernement du Québec pour la conservation et le développement durable du Nord-du-Québec. Alors que la première ministre mentionne que son gouvernement entend protéger 50 % du territoire nordique, elle annonce en même temps que les aires protégées ne couvriront que 12 % de ce territoire. Cette cible est insuffisante et mine la crédibilité du gouvernement dans sa volonté de réellement protéger le patrimoine naturel nordique », affirme Christian Simard, directeur général de Nature Québec, pour faire suite à l’article paru aujourd’hui dans Le Devoir concernant l’annonce faite par madame Pauline Marois, à Chibougamau.

 

La conservation reléguée au dernier plan

« Protéger 50 % du territoire nordique est un objectif louable qui doit permettre d’atteindre un réel équilibre entre le développement et la conservation du territoire. Le gouvernement ne nous présente toutefois aucune feuille de route pour y parvenir. L’absence du ministre de l’Environnement, monsieur Yves-François Blanchet, aujourd’hui renforce l’idée que la conservation du territoire n’est pas une priorité pour le gouvernement. Pourtant, la planification écologique du territoire est un outil essentiel à mettre en place pour s’assurer que nous ne protégerons pas les miettes laissées par l’industrie minière ou forestière. Nous déplorons qu’aucune mention n’en ait été faite », mentionne Mélanie Desrochers, co-responsable de la commission Aires protégées de Nature Québec.

Aussi, les aires protégées constituent la pierre angulaire d’une stratégie de conservation. Suite à une vaste consultation publique, le gouvernement précédent s’était engagé à ce qu’elles représentent 20 % du territoire nordique d’ici 2020, de façon à atteindre les objectifs internationaux de Nagoya auxquels le Québec a souscrit. L’annonce faite aujourd’hui constitue donc un recul majeur qui compromet la capacité du gouvernement à respecter ses engagements sur la scène internationale et à protéger efficacement la biodiversité », de poursuivre Christian Simard.

 

Quelle démocratie pour le Nord pour tous?

Le gouvernement du Québec souhaite également mettre en place le Secrétariat au développement nordique et remettre sur pied la Table des partenaires. De sérieuses préoccupations demeurent quant à la transparence et au rôle que jouera cette table, qui était déjà critiquée sous le gouvernement Charest. Le gouvernement du Québec devrait plutôt faire preuve d’ouverture, débattre des enjeux du développement nordique et mettre en place une structure de gouvernance démocratique. C’est une opportunité unique pour faire du Nord pour tous un réel projet de société », conclut Christian Simard.

 

Source: Nature Québec

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