Par la Rédaction
Mots-clés : l’Investissement socialement responsable, l’Observatoire de la consommation responsable, finances
Moins d’un Québécois sur dix affirme être en mesure d’épargnerpour son avenir. Malgré cela, lorsqu’ils feront des économies, les investisseurs particuliers souhaitent accorder une place de plus en plus importante aux critères environnementaux, sociaux et éthiques dans leurs décisions de placement au cours des prochaines années. Tel est le constat de l’étude « Les Québécois et l’investissement socialement responsable : portrait 2014 », qui porte sur la relation des investisseurs particuliers québécois à l’investissement socialement responsable (ISR), réalisée par l’Observatoire ESG UQAM de la consommation responsable (OCR). L’investissement socialement responsable consiste à prendre en compte dans les choix et la gestion d’investissements des critères « extra-financiers », c’est-à-dire environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) en sus des critères financiers conventionnels ».
Le paradoxe environnementalPour le professeur Fabien Durif, directeur de l'OCR, les Québécois sont pourtant très préoccupés par la pollution, les droits humains et la corruption! « Mais, lorsque vient le temps d’investir leurs épargnes, seulement le tiers d’entre eux prend en compte les critères ESG, pourtant considérés comme des leviers fondamentaux de changements », observe-t-il. Une des hypothèses émises par le chercheur, pour expliquer ce paradoxe, est que l’information présentée sur l’ISR est trop commerciale et mal vulgarisée. L’étude démontre de plus, que moins de quatre Québécois sur dix estiment avoir une bonne connaissance du domaine financier, et à peine un tiers se tient régulièrement au courant des questions financières. En fait, 56,9% des Québécois n’ont jamais entendu parler de l’ISR. Pas étonnant donc que l’ISR ait encore de la difficulté à rejoindre les épargnants. Ceci explique pourquoi l’épargne des investisseurs particuliers dans des produits ISR correspond à seulement 2 % des actifs sous gestion ISR, comparé à 20% des actifs sous gestion dans l’industrie financière. Actuellement, ce sont donc les institutions qui sont les premiers investisseurs dans des produits ISR. Mais les particuliers disent que s’ils les connaissaient mieux, ils les achèteraient.
L’ISR rime bien avec rendementLors de leur création en 1990, l’ISR était généralement considéré comme non-rentable. Il semble que ce préjugé soit en train de disparaître, si on regarde les rendements des dernières années. Au Mouvement Desjardins, les produits Société-Terre ont connu des rendements fort louables, entre 7 et 10%, au cours des dernières années. Les Québécois ont suivi et, entre 2009 et 2013, l’actif investi dans les fonds ISR de Desjardins a connu une croissance de 402%. « Au cours des 5 dernières années, nous constatons une croissance marquée de l’intérêt pour l’ISR, qui représente aujourd’hui plus de 7% de l’actif détenu en fonds communs de placement par les membres et clients de Desjardins », souligne Rosalie Vendette, conseillère principale en investissement socialement responsable au Mouvement Desjardins.
Source: GaïaPresse |