Les environnementalistes demandent aux Premiers Ministres de revoir leurs positions et de privilégier la protection du climat dans la stratégie énergétique nationale

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Des groupes environnementaux à travers le Canada ont demandé aujourd’hui aux premiers ministres réunis à Terre-Neuve-et-Labrador de reporter l’adoption d’une nouvelle stratégie énergétique nationale susceptible de compromettre tout espoir de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES).

« L’approbation de projets de pipelines de sables bitumineux comme celui d’Energie Est ou de Kinder Morgan, visiblement encouragée par cette stratégie, accroîtra considérablement les émissions de carbone, et il sera pratiquement impossible pour le Canada d’atteindre ses cibles de réduction de GES », a affirmé Dale Marshall, responsable du programme national chez Environmental Defence.

Les groupes environnementaux veulent inclure deux points principaux à la nouvelle stratégie nationale :

  • Freiner l’expansion de la production des sables bitumineux et des projets d’infrastructures à forte teneur en carbone, dont les infrastructures associées comme les pipelines, les trains et les pétroliers.
  • Favoriser les projets d'infrastructures axés sur les énergies propres plutôt que  les projets pétroliers et gaziers afin de s’assurer que les émissions du Canada diminuent, engendrant une économie plus résiliente et diversifiée.

Au Québec, le premier ministre Couillard s’est engagé à réduire les émissions de GES de la province de 80 à 95% d'ici 2050, par rapport à 1990, et a plusieurs fois souligné la nécessité de prendre des mesures audacieuses pour protéger le climat. Cependant, plus tôt cette semaine, il s’est dit en faveur du projet de pipeline Energie Est de TransCanada. En Ontario, la première ministre Wynne manque, elle aussi, de clarté par rapport à ses engagements sur le climat.

« La meilleure manière de perdre sa crédibilité en matière de climat est de favoriser les pipelines de sables bitumineux, et c’est pour cela que nous sommes confus face aux positions contradictoires exprimées par les premiers ministres Couillard et Wynne. La science est très claire : le pétrole des sables bitumineux doit rester dans le sol pour  que  le  Canada  fasse  sa juste  part  face à la crise climatiques qui s’amplifie », a dit Patrick Bonin de Greenpeace. « Nous espérons que les premiers ministres Couillard et Wynne reculeront avant qu’ils ne sapent tous les progrès accomplis en faveur du climat en approuvant un pipeline qui est rejeté par leurs citoyens et que la planète ne peut pas supporter d’un point de vue climatique », a-t-il ajouté.

Des pétitions de Leadnow, de 350.org et du Conseil des Canadiens ont recueilli plus de 13,000 signatures en l’espace de 24 heures appelant les premiers ministres à rejeter tout accord favorisant l’expansion des pipelines de sables bitumineux. En avril dernier, plus de 25,000 personnes en provenance de partout au Canada ont lancé le même message en manifestant dans les rues de Québec en faveur de la protection du climat et contre les sables bitumineux.

« Le moment est venu pour la première ministre Notley de tracer une nouvelle direction pour l’Alberta en reconnaissant qu’une stratégie énergétique nationale solidedoit être accompagnée d’objectifs climatiques ambitieux », a indiqué pour sa part Louise Comeau, directrice exécutive du Réseau action climat Canada.

Parallèlement, en Colombie-Britannique, où la grande majorité de la population s’est dit opposée à la construction des pipelines d’Enbridge et de Kinder Morgan, la première ministre Christy Clark a posé cinq conditions nécessaires pour la construction de tout nouveau pipeline. Jusqu’à présent, une seule des cinq conditions a été satisfaite.

Le pétrole des sables bitumineux, considéré comme étant l'un des plus sales au monde, constitue la première source d’augmentation des émissions de gaz à effet de serre au Canada. Si rien n’est fait, la production de pétrole issu des sables bitumineux passera de 2,1 millions à plus de 5 millions de barils par jour. Des projets de pipeline comme celui d’Energie Est sont nécessaire pour l’industrie qui souhaite atteindre cet objectif d’expansion. Et pourtant, de plus en plus d’études et d’exemples internationaux montrent clairement que les emplois et les bénéfices générés par les secteurs énergétiques propres devraient, dans un futur proche, remplacer l’économie basée sur les combustibles fossiles.

Parmi les groupes environnementaux qui appellent à l’élaboration d’une nouvelle stratégie canadienne : Environmental Defence, Greenpeace Canada, Réseau action climat du Canada, le Conseil des Canadiens, Ecology Action Centre, ForestEthics, Transition Initiative Kenora, 350.org, Ecology Ottawa, Manitoba Energy Justice Coalition (MEJC), Red Head Anthony's Cove Preservation Association, Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA), Regroupement vigilance hydrocarbures Québec (RVHQ) et le Conseil de conservation du Nouveau-Brunswick.

 

Source: Greenpeace

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