74 organisations somment les dirigeants canadiens de prendre des mesures pour atteindre les nouveaux objectifs climatiques du Canada

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À la veille d’une rencontre des ministres canadiens de l’Environnement à Ottawa au sujet de la stratégie nationale sur le climat, plus de 70 organisations regroupant des millions de Canadiens et d’Américains ont fait parvenir au premier ministre Justin Trudeau et à ses homologues provinciaux une lettre ouverte énumérant les actions à entreprendre pour respecter les engagements internationaux du Canada afin de limiter le réchauffement mondial à 1,5 °C, comme en ont convenu les 195 nations présentes à la Conférence de Paris sur le climat.

Cette lettre indique clairement que le Canada doit renoncer à ses projets de construction de nouveaux pipelines comme Énergie Est et Kinder Morgan s’il entend respecter ses engagements. Au contraire, les dirigeants canadiens doivent s’employer à éloigner l’économie nationale de la filière des hydrocarbures et favoriser l’essor des énergies renouvelables et les options de transport efficaces et durables.

« Voici l’occasion pour la classe politique canadienne de jouer un rôle avant-gardiste dans cette nouvelle ère d’énergies propres… à condition d’accepter la réalité : les grands projets de pipelines sont inconciliables avec un avenir climatique sécuritaire », affirme Steven Guilbeault d'Équiterre. « Les hydrocarbures doivent demeurer dans le sol et il faut amorcer notre transition vers les énergies propres. C’est un fait que nos dirigeants sont forcés d’admettre. »

« Nous rappelons aux gouvernements fédéral et provinciaux l’immense tâche à accomplir par le Canada pour respecter nos engagements en matière climatique, a affirmé Patrick Bonin, responsable de la campagne Climat-Énergie chez Greenpeace Canada. Il est impératif de limiter le réchauffement planétaire à 1,5 degré Celsius pour garantir la survie et la sécurité de millions de personnes sur la planète. Le temps presse car, pour y arriver, nous devons faire la transition vers un monde basé à 100% sur les énergies renouvelables d’ici 2050. On ne peut tout simplement pas construire de nouveaux pipelines car ils nous feraient reculer dans la lutte climatique. »

Les gouvernements fédéral et provinciaux ont promis d’élaborer une nouvelle stratégie nationale sur le climat dans les 90 jours suivant la Conférence de Paris. Il est capital qu’au terme de cet exercice, le Canada retrouve sa position de chef de file en matière de lutte aux changements climatiques à l’échelle mondiale. Quoi qu’il en soit, afin de limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C, cette stratégie ambitieuse, juste et fondée sur des données scientifiques exigera que le Canada et ses provinces détournent leur économie des hydrocarbures et que la grande majorité des réserves demeure dans le sol.

« Les données scientifiques indiquent que 80 % des réserves mondiales d’énergies fossiles doivent rester enfouies si nous voulons limiter le réchauffement à 2 °C. Or, le seuil de 1,5 °C que nous nous sommes fixé à Paris nous obligera à faire encore mieux et beaucoup plus rapidement », souligne Hannah McKinnon de Oil Change International.« Et c’est d’autant plus vrai pour un pays comme le Canada qui abrite la troisième plus grande réserve mondiale d’hydrocarbures. Nous ne pouvons persister sur la voie de la pollution en favorisant les projets de pipelines et la production de l’industrie pétrolière comme on le fait avec les sables bitumineux albertains. Il faut au contraire s’en détourner. »

« Nous avons besoin que nos dirigeants nous mènent sur la voie de la diversification énergétique et économique, pas qu’on nous impose des pipelines à travers le pays – les Canadiens n’en ont jamais voulu et n’en veulent pas davantage aujourd’hui », lanceGraham Saul, directeur général de Ecology Ottawa. « Le Canada jouit d’atouts exceptionnels pour se positionner dans l’économie des énergies propres. Le pays pourrait se redéfinir complètement en tant que superpuissance des énergies renouvelables en créant des dizaines de milliers d’emplois sur tout son territoire. Nous pourrions montrer au monde entier comment réaliser en quelques décennies à peine la transition vers une économie responsable à émissions de carbone nulles. Voilà le chemin à suivre pour favoriser une économie vigoureuse au lieu de nous obstiner pendant des années encore à miser sur les énergies sales du siècle passé. »

La lettre se conclut par l’engagement des signataires à collaborer avec les gouvernements fédéral, provinciaux et municipaux, les représentants des Premières Nations, des Inuits et des Métis ainsi qu’avec tous ceux et celles préoccupés par les changements climatiques afin de relever le défi et nous détourner des hydrocarbures.

 

Source : un-point-cinq.ca

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