Pour le climat, nous devons protéger les tourbières

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Les écosystèmes tourbeux représentent plus de la moitié du stock de carbone terrestre du Québec.

Par Claude Gavreau

La professeure du Département de géographie Michelle Garneau participe au colloque international sur le carbone organique du sol, qui se déroule actuellement au siège de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), à Rome. Elle y présente les résultats d’une étude qui visait à quantifier et à cartographier les stocks de carbone terrestre dans les régions boréale et subarctique du Québec.

Réalisée en 2015 grâce à une aide financière du Fonds vert du ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, l’étude révèle que 95% du carbone estimé dans les sols des écosystèmes tourbeux et forestiers du Québec est stocké sur le territoire situé au nord du 49eparallèle.

Les sols constituent le plus grand réservoir de carbone terrestre dans le monde. Quand ils sont gérés de manière durable, ils peuvent jouer un rôle important dans l’adaptation aux changements climatiques en séquestrant le carbone, contribuant ainsi à diminuer les émissions de gaz à effet de serre dans l’atmosphère.

La professeure Michelle Garneau. © UQAM

L’étude réalisée par Michelle Garneau constitue le premier inventaire au Canada des stocks de carbone contenus dans les écosystèmes tourbeux et forestiers du nord du Québec. «Les forêts et particulièrement les tourbières représentent un immense puits de carbone, souligne la chercheuse, qui est membre du Centre de recherche en géophysique et en géodynamique (GEOTOP). Une meilleure connaissance de leur potentiel de stockage et de séquestration du carbone permettra de mieux évaluer leur capacité naturelle d’atténuer l’émission de CO2 dans l’atmosphère.»

Jusqu’à maintenant, on s’est beaucoup intéressé à la quantification des émissions de gaz à effet de serre causées par les activités anthropiques, mais le rôle des milieux naturels a été plutôt négligé, observe la professeure. «Le colloque international de la FAO se penchera justement sur la question de la conservation des milieux naturels et de leurs stocks de carbone pour contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique.»

Masse élevée de carbone

Même si les tourbières occupent un moins grand territoire que les peuplements forestiers, elles contiennent plus de la moitié du stock de carbone terrestre au Québec. «La valeur moyenne de la masse de carbone des tourbières est neuf fois plus élevée que celle des forêts, note Michelle Garneau. Beaucoup moins affectées par les perturbations naturelles – feux, épidémies d’insectes –  que les forêts, les tourbières transforment, capturent et stockent des quantités plus importantes de carbone, notamment parce qu’une grande partie y est emmagasinée depuis plusieurs milliers d’années. Les tourbières sont des milieux humides, acides et saturés d’eau. Ces deux composantes font en sorte que la production de matière organique est plus importante que sa décomposition»

Compte tenu de leur potentiel de séquestration du carbone plus grand que celui des forêts, les politiques gouvernementales d’aménagement du territoire doivent accorder une attention particulière aux tourbières, soutient la professeure.

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Source : Actualités UQAM

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