La commissaire à l’environnement et au développement durable, Julie Gelfand, a rendu public, le 3 octobre, son rapport sur les progrès du gouvernement fédéral dans l’atténuation des GES au Canada et l’adaptation aux changements climatiques. Le rapport, déposé au Parlement, fait état du peu de progrès réalisés dans la réduction des GES au Canada.
Le Canada doit faire plus pour atteindre sa cible de 2030 et s’adapter aux impacts des changements climatiques
La commissaire constate que le Canada n’est toujours pas en voie d’atteindre la cible de réduction des GES en 2020 sous l’Accord de Copenhague. La commissaire déplore que, selon les projections :
- Les émissions en 2020 seraient de 111 mégatonnes supérieures à la cible de 2020. Depuis 2014, Environnement et Changement climatique Canada (ECCC) a seulement mis en place trois règlements pour réduire les émissions
- Des occasions de réduire réellement les émissions de gaz à effet de serre ont été perdues parce que le ministère n’a pas poursuivi la mise en œuvre de règlements proposés en 2012
- Les mesures pour réduire les émissions de gaz à effet de serre qui présentées dans le plan climat n’ont pas encore été mises en œuvre
- Si le gouvernement fédéral veut gérer les risques et assurer la protection de la population canadienne, il se doit de planifier des mesures efficaces d’adaptation, en se fondant sur une compréhension approfondie des risques qu’ils posent. Malgré des centaines de millions de dollars investis dans les programmes d’adaptation aux changements climatique, ECCC n’a pas fourni un leadership et une orientation appropriés ni les ressources et outils adéquats aux autres ministères et organismes pour les aider à évaluer les risques climatiques et prendre des mesures d’adaptation.
Quelques bonnes nouvelles
La commissaire conclut néanmoins dans son rapport que :
- Le nouveau plan climat a nettement amélioré la collaboration entre le fédéral, les provinces et les territoires en matière de changements climatiques.
- Le gouvernement fédéral a engagé des sommes considérables pour financer des projets de technologies propres. Ressources naturelles Canada et Technologies du développement durable Canada ont appliqué des processus rigoureux et objectifs pour évaluer, approuver et surveiller les investissements fédéraux dans les technologies propres.
Passer de la parole aux actes
« Le constat de la commissaire aujourd’hui est en partie le résultat de l’inaction dans ce dossier du gouvernement fédéral précédent. L’atteinte de notre cible de réduction de GES, et de nos engagements dans l’Accord de Paris, dépendent maintenant d’une mise en oeuvre rapide des mesures annoncées en décembre dernier dans le cadre pancanadien sur la croissance propre et les changements climatiques », a déclaré Steven Guilbeault, directeur principal d’Équiterre. « L’atteinte de la cible du Canada est toujours à notre portée, mais cela exigera que le gouvernement fédéral soit prêt à exercer son autorité dans ses champs de compétences. L’heure n’est plus aux négociations politiques, il faut passer à l’action sans plus attendre » a-t-il conclu.
« Les mesures nécessaires pour réduire les GES au Canada sont connues et elles ont déjà fait l’objet d’annonces officielles, de multiples consultations publiques et de rapports de discussions. Pensons, entre autres, à la réglementation fédérale des rejets de méthane du secteur du gaz et du pétrole, de l’élimination du charbon, de l’électricité et de la mise en oeuvre d’une norme nationale pour réduire l’intensité carbone des carburants » a précisé Annie Bérubé, directrice des relations gouvernementales d’Équiterre. « Toutes ces mesures, si appliquées, engendreront plusieurs mégatonnes de réduction de GES. Le gouvernement du Canada doit à présent les mettre en œuvre maintenant si nous voulons renverser la croissance des GES au Canada » a-t-elle ajouté.
Source : Equiterre