Environnement et budget du Québec 2018 : ce qu’en pensent les organisations environnementales

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Le budget 2018 du Québec fait des heureux au sein des organisations œuvrant dans le développement durable.  L’engagement du gouvernement est particulièrement salué pour le renforcement de la mobilité durable, le soutien aux Conseils régionaux de l’environnement, l’appui à la conservation volontaire des milieux naturels, la mise en valeur des forêts privées et la lutte contre les plantes exotiques envahissantes. Sont en revanche dénoncés, les subventions supplémentaires pour l’extension du réseau gazier, ainsi que le non-renouvellement du soutien financier au profit de la Ceinture verte du Grand Montréal. Retour sur ces différents points de vue dans les extraits suivants, tirés des communiqués de presse des organisations suivantes : 

Mobilité durable

La Fondation David Suzuki :

La Fondation « salue l’engagement renouvelé du gouvernement du Québec en faveur de la mobilité durable. Amorcé lors du dernier budget, cet engagement se poursuit avec de nouveaux investissements en appui à la future politique de mobilité durable et pour concrétiser des projets structurants de transports collectifs à Québec – Réseau de transport structurant –  et à Montréal – Réseau express métropolitain et prolongement de la ligne bleue du métro.

La Fondation se réjouit de l’investissement additionnel de 1,8 milliard $, qui porte à 3,5 milliards $ les enveloppes disponibles pour la politique de mobilité durable qui doit être annoncée d’ici quelques semaines. Elle note cependant que bien que le transport collectif représentera 70% des investissements dans des nouveaux projets, globalement, il ne recevra que 31% des sommes en transports au cours des prochaines années alors que le transport routier continuera de s’accaparer la part du lion.

Pour Karel Mayrand, directeur général pour le Québec : « Le transport représente 42% des émissions de gaz à effet de serre du Québec et près des trois quarts de sa consommation de pétrole. Les objectifs du Québec en matière de climat et de transition énergétique ne peuvent être atteints sans un virage majeur en transports. » La Fondation déplore à cet égard l’engagement du gouvernement envers le parachèvement de l’autoroute 19, qui va contribuer à accroître l’usage de l’automobile et les émissions de gaz à effet de serre (GES).

La Fondation rappelle que les coûts du transport routier et la congestion sont en augmentation constante. En effet, le transport accapare désormais plus de 20% du budget des ménages et le couple automobile-pétrole représente la quasi-totalité du déficit commercial du Québec. « Le Québec produit de l’électricité, des autobus, des trains et des wagons de métro. C’est un non-sens que les Québécois s’appauvrissent et paient toujours plus cher pour se déplacer dans des automobiles importées qui roulent à l’essence importée. Tout dans cette équation doit changer », a ajouté M. Mayrand.

À cet égard, les attentes envers la politique de mobilité durable sont élevées. Celle-ci devra être assortie de cibles précises en matière de réduction des émissions de GES et de consommation de pétrole, de transfert modal et de réduction de la congestion routière. Elle devra notamment remettre en question les règles de financement qui désavantagent systématiquement les projets de transports collectifs devant les projets routiers, règles qui sont maintenues dans le budget 2018.

TRANSIT:

« Le gouvernement du Québec met enfin les transports collectifs au cœur de son sa vision d’avenir. TRANSIT, l’Alliance pour le financement des transports collectifs salue les investissements additionnels de 1,8 milliard $ prévus pour la politique de mobilité durable.

« Une nouvelle ère de grands projets structurants »

Le premier ministre Philippe Couillard l’affirme clairement et le nouveau Plan québécois d’infrastructure (PQI) le confirme : le Québec entre dans une ère de grands projets de mobilité durable.

Selon la directrice générale du Conseil régional de l’environnement de Montréal, Coralie Deny, « ce budget confirme enfin le prolongement de la ligne bleue;  une très bonne nouvelle pour la région montréalaise et plus particulièrement la population de l’est de
l’île ». En effet, le projet de la ligne bleue passe de « à l’étude » à « en planification » au budget gouvernemental.

« La planification du réseau structurant de transport en commun à Québec est confirmée dans le PQI. C’est une étape de plus vers la concrétisation du projet le plus important de l’histoire de la ville », renchérit Étienne Grandmont, directeur général d’Accès transports viables.

Des signes encourageants pour un meilleur équilibre des investissements

« Le budget est un pas vers le rééquilibrage des investissements en faveur des transports collectifs. Cela contribuera puissamment au développement économique du Québec, qui s’appuie sur une grappe industrielle importante dans ce secteur », affirme Samuel Pagé-Plouffe, coordonnateur de l’Alliance TRANSIT.

Pour François Pepin, président de Trajectoire Québec, « les investissements additionnels pour améliorer le transport collectif régional et pour soutenir le transport des personnes handicapées et à mobilité réduite répondent à des besoins particulièrement criants partout sur le territoire ».

L’Alliance TRANSIT souligne qu’un seuil est établi, mais beaucoup reste néanmoins à faire pour combler le retard du Québec en matière d’investissements pour se diriger vers la mobilité durable. TRANSIT mettra à jour sa comparaison budgétaire entre l’Ontario et le Québec au cours des prochains jours.

La table est mise pour la première politique de mobilité durable

« La cible de croissance de 25% de l’offre de services en transports collectifs nous indique que la politique de mobilité durable sera ambitieuse. Nous voyons également d’un bon œil les 50 millions qui serviront à favoriser une planification intégrée de l’aménagement du territoire et du transport urbain et régional » affirme Christian Savard, directeur général de Vivre en Ville.

TRANSIT souligne toutefois qu’il est urgent de revoir le « deux poids deux mesures » dans les règles de financement des réseaux de transport, qui incite actuellement toujours les municipalités à se développer en favorisant le transport automobile. Il faudra aborder explicitement la question dans la politique de mobilité durable, d’autant plus qu’une somme additionnelle considérable est réservée aujourd’hui pour développer le réseau routier.

« La vision collective que nous nous donnerons sous peu en matière de mobilité devra s’appuyer sur des cibles ambitieuses. Nous attendons avec hâte l’objectif de réduction des gaz à effet de serre spécifique au secteur des transports et la cible d’augmentation de la part des modes de transport durables », renchérit Karel Mayrand, directeur de la Fondation David Suzuki pour le Québec et l’Atlantique.

L’Union des municipalités du Québec (UMQ) :

L’ UMQ « accueille favorablement le budget 2018-2019. Elle se réjouit des engagements financiers annoncés pour soutenir les municipalités dans le déploiement de la future politique de mobilité durable, entre autres au chapitre du transport collectif et actif, du transport interurbain et régional et du transport adapté. L’UMQ est également satisfaite de la bonification de l’aide allouée aux municipalités pour l’entretien et la réhabilitation du réseau routier local, alors que les besoins à cet effet sont considérables. »

Renouvellement et bonification de soutien à la mission des Conseils régionaux de l’environnement (CRE)

Regroupement national des conseils régionaux de l’environnement (RNCREQ) :

Le RNCREQ « applaudit les investissements majeurs dans toutes les régions. Le renouvellement et bonification de soutien à la mission des conseils régionaux de l’environnement est « d’une reconnaissance manifeste de l’efficacité des CRE sur le terrain et de leur capacité de mobiliser et rassembler les acteurs régionaux dans la recherche de solutions concertées pour le développement durable et la protection de l’environnement ».

Melançon démontre par ce soutien financier significatif qu’elle accorde toute sa confiance aux CRE et au RNCREQ, notamment dans la perspective de redoubler d’efforts dans l’accompagnement des régions face aux défis climatiques et environnementaux. La ministre exprime clairement la pertinence d’un investissement dans un réseau capable de créer une dynamique régionale inclusive avec les différents acteurs socioéconomiques pour la transition énergétique, la mobilité durable, la conservation de la nature, l’atténuation des changements climatiques et l’adaptation à leurs impacts. « C’est aussi un investissement dans la santé et la qualité de la vie des Québécoises et des Québécois », a précisé Monique Laberge, présidente du RNCREQ.

En raison de leur fort attachement aux enjeux régionaux, les CRE ont une vision en matière de protection de l’environnement qui s’inscrit dans une logique de conciliation avec les impératifs économiques et sociaux. Cet esprit d’ouverture caractéristique en fait des alliés naturels pour les acteurs qui s’intéressent au développement des régions. « De plus en plus d’intervenants et de décideurs régionaux et municipaux font appel à l’expertise des CRE, ajoute Mme Laberge. La rigueur, la compétence et l’indépendance de leur travail leur a permis d’atteindre un haut niveau de reconnaissance de leur milieu. »

«C’est avec une ardeur et une énergie renouvelée que nous allons poursuivre notre action auprès de nos partenaires et acteurs de changement!, s’enthousiasme Vincent Moreau, directeur général du RNCREQ. En bonifiant et en pérennisant le programme des CRE, le gouvernement consolide un réseau présent partout au Québec, axé sur les solutions et la co-construction. Le RNCREQ va aussi avoir les moyens de soutenir l’action de ses membres, de renforcer les capacités et la cohésion, et d’encore mieux partager l’expertise riche et diversifiée de notre réseau. Cela permettra également de renforcer notre présence auprès des partenaires, des différents groupes de travail et des comités conseils pour lesquels nous sommes de plus en plus sollicités. En somme, cette bonification du programme est une très bonne nouvelle pour l’environnement et pour le Québec! »

La Fondation David Suzuki :

« Le rehaussement du financement du réseau des Conseils régionaux de l’environnement est accueilli avec enthousiasme par la Fondation, ces organisations jouant un rôle unique de concertation en matière de développement durable partout sur le territoire du Québec ».

Appui aux initiatives de conservation volontaire

Le Réseau de milieux naturels protégés (RMN) :

« Depuis 2000, plus de 800 projets de conservation volontaire portés par la communauté ont permis de protéger plus de 47 000 ha de milieux naturels en terres privées. Rappelons-le, au sud du Québec, le territoire bénéficie d’une grande richesse biologique et il est majoritairement privé. La conservation volontaire permet des avancées cruciales afin de protéger les espèces menacées et les sites de grande biodiversité, de contribuer à l’adaptation aux changements climatiques et de permettre aux québécois de bénéficier de milieux naturels de proximité.

L’appui financier réservé pour les initiatives de conservation volontaire des milieux naturels en terres privées permettra de poursuivre le déploiement des efforts de protection. Selon Mme Cormier, présidente du RMN : « Les 40,9 millions dédiés pour la protection des milieux naturels permettront de soutenir les partenaires que sont les organismes de conservation et le Réseau de milieux naturels protégés pour mener des initiatives structurantes en matière de conservation volontaire et contribuer significativement aux objectifs d’Aichi dans les régions les plus riches en biodiversité ».

Le Mouvement Ceinture Verte :

Le Mouvement Ceinture Verte accueille favorablement l’investissement de 40,9 millions pour les cinq prochaines années dédiées à l’atteinte des objectifs gouvernementaux de protection de milieux naturels terrestres et marins. Elle souligne également l’enveloppe de 16,2 millions prévue pour le soutien aux municipalités régionales de comté pour la protection des milieux humides et hydriques. Pour Sylvain Perron, ces sommes aideront à l’atteinte des objectifs nationaux de 17% en zone terrestre et de 10% en milieu marin, et constituent un pas intéressant en faveur la protection des milieux naturels au Québec.

La Fédération des producteurs forestiers du Québec (FPFQ):

La FPFQ salue la hausse des budgets pour les initiatives de conservation volontaire des milieux naturels en terres privées. Dans un contexte de demande pressante de la société pour accroître les aires protégées, les sommes annoncées seront vite dépensées. Il est toutefois regrettable de ne pas y retrouver de mesures plus spécifiques pour les propriétaires forestiers visés par la Loi sur la conservation des milieux humides et hydriques. »

Programme d’aide à la mise en valeur des forêts privées

La Fédération des producteurs forestiers du Québec :

La FPFQ « se réjouit que le budget provincial soit cohérent avec les budgets des deux dernières années. L’ajout de 41,1 M$ sur trois ans au Programme d’aide à la mise en valeur des forêts privées complète l’amélioration des mesures fiscales à l’intention des producteurs forestiers annoncée en 2016, de même que l’octroi d’un budget de 10 M$ pour la protection des forêts contre l’épidémie de la tordeuse des bourgeons de l’épinette présenté en 2017. Ces initiatives répondent à des demandes de longue date des associations de producteurs forestiers.

Les mesures annoncées pour lutter contre les conséquences de l’épidémie de la tordeuse des bourgeons de l’épinette qui sévit dans plusieurs régions de la forêt privée soutiendront la réalisation de travaux sylvicoles permettant de rebâtir les forêts détruites par cette catastrophe naturelle et d’améliorer les peuplements forestiers dans les régions qui furent jusqu’à présent épargnées. »

Lutte contre les plantes exotiques envahissantes

Conseil québécois des espèces exotiques envahissantes (CQEEE) :

Le CQEEE « applaudit les nouveaux investissements contre les plantes exotiques envahissantes « Les plantes exotiques envahissantes se sont taillé une place dans le nouveau budget provincial : le ministère de l’Environnement, du Développement durable et de la Lutte contre les changements climatiques obtient ainsi 8 millions de dollars sur cinq ans pour doter le Québec de différents outils de prévention, de détection et d’intervention permettant de limiter la dissémination de ces espèces végétales.

À l’heure où la berce du Caucase et la renouée du Japon gagnent du terrain sur nos rives, que le nerprun entrave la régénération de nos forêts et que le myriophylle à épi colonise de plus en plus de lacs, le CQEEE accueille très favorablement de tels investissements. La tâche est colossale, d’autant plus que les changements climatiques vont favoriser la prolifération des plantes envahissantes et exacerber leurs impacts, mais les sommes ainsi dégagées constituent un levier important pour y faire face. Pour Hélène Godmaire, directrice générale du CQEEE, « cet investissement est une bouffée d’air pour tous les acteurs qui luttent contre les espèces exotiques envahissantes sur le terrain. Cela permettra notamment de déployer une stratégie de prévention qui, rappelons-le, est le volet le plus crucial en termes de lutte aux espèces envahissantes, là où les résultats sont les meilleurs par rapport aux sommes investies. On se donne ainsi les moyens d’agir de façon encore plus efficace, plus diligente. »

Le CQEEE est prêt à travailler dès maintenant avec le gouvernement dans la lutte aux plantes exotiques envahissantes. »

Soutien aux organismes de bassins versants du Québec (OBC)

Conseil de gouvernance de l’eau des bassins versants de la rivière Saint-François (COGESAF) :

Le COGESAF « accueille avec enthousiasme la nouvelle confirmant l’augmentation du soutien financier accordé aux OBV, annoncé dans le cadre du dernier budget présenté par le ministre des Finances, M. Carlos Leitao.  Celui-ci prévoit également une série de mesures ayant pour but de renforcer la gestion intégrée de l’eau au Québec.

Augmentation du soutien financier aux OBV

À pareille date l’an dernier, le COGESAF publiait un communiqué dénonçant sa situation financière précaire, l’aide gouvernementale ne permettant pas à l’OBV d’assurer pleinement sa mission sur le territoire de la zone de gestion Saint-François qui s’étend sur plus de 10 500 km2.  Nous sommes donc très heureux de constater que le soutien financier aux 40 OBV est passé à 10 millions par années, pour un total de 30 millions de dollars sur trois ans, ce qui constitue presque le double de ce qui était octroyé auparavant.

Pour Jean-Paul Raîche, président du COGESAF, cela permettra au COGESAF « d’allouer plus de ressources humaines afin de réaliser notre mission d’élaborer et mettre à jour le plan directeur de l’eau de la zone de gestion, en faire le suivi, la coordination et la promotion auprès des nombreux acteurs du milieu.  De plus, cette bonification de l’aide annuelle nous permettra de préserver l’expertise en place, de continuer à jouer le rôle de catalyseur du milieu, et d’accompagner adéquatement nos partenaires dans l’adoption de meilleures pratiques ayant pour but l’amélioration de la qualité de l’eau. »

Autres mesures en lien avec la gestion de l’eau

Plusieurs autres mesures permettant de renforcer la gestion intégrée de l’eau au Québec ont également été annoncées lors de la présentation du budget.  Notamment des montants en soutien à la mise en œuvre des Plans directeurs de l’eau (PDE) par les partenaires, un investissement de 25 millions de dollars pour le développement de la Stratégie québécoise sur l’eau, un soutien aux MRC de 16,2 millions de dollars pour leur efforts de protection des milieux humides et hydriques, la création d’un Fonds bleu, l’octroi d’une enveloppe de 8 millions de dollars pour lutter efficacement contre les espèces exotiques envahissantes, et plusieurs autres mesures en matière de gestion durable des eaux pluviales, d’adaptation au changement climatique ou de gestion des inondations

Pour Stéphanie Martel, directrice générale du COGESAF, « il s’agit d’une excellente nouvelle qui permettra au COGESAF de réellement prioriser les interventions sur le terrain, en collaboration avec ses nombreux partenaires, sans être continuellement à la merci des opportunités de financement permettant de faire vivre l’organisme. »

Protection et à la mise en valeur des milieux naturels pour la Ceinture verte du Grand Montréal

Mouvement Ceinture Verte :

« À la suite du dépôt du budget 2018, le Mouvement Ceinture Verte déplore le non-renouvellement des enveloppes dédiées à la protection et à la mise en valeur des milieux naturels pour la Ceinture verte du Grand Montréal. L’abandon du fonds de la Trame verte et bleue vient freiner les élans de la mise en œuvre de la Ceinture verte dans le Grand Montréal.

« L’aide financière consentie de 50 millions avait servi de levier important et a permis de financer plus de 40 projets de conservation et de mise en valeur des milieux naturels pour un total de 150 M$ partout sur le territoire de la Communauté métropolitaine de Montréal. Cette décision budgétaire vient mettre un frein aux initiatives et aux projets innovants en faveur d’une ceinture verte dans le Grand Montréal » affirme Sylvain Perron, coordonnateur du Mouvement Ceinture Verte.

« Dans une région métropolitaine, la préservation et la mise en valeur des milieux naturels est cruciale. Ces milieux font face à des pressions constantes. Il est essentiel de trouver un équilibre entre la croissance de l’urbanisation et la préservation de nos milieux naturels. Or, la très grande majorité de ces milieux, notamment les milieux humides et les grands bois, ont déjà été détruits par l’urbanisation dans le Grand Montréal. C’est notre qualité de vie collective qui est désormais en jeu », a ajouté M. Perron. »

Subventions supplémentaires à Énergir

Le Regroupement vigilance hydrocarbures Québec (RVHQ) :

Le RVHQ « dénonce les subventions supplémentaires de 36,5 millions $ que le gouvernement du Québec prévoit accorder à Énergir (anciennement Gaz Métro) pour l’extension du réseau gazier, sous le prétexte que le gaz naturel serait une « énergie de transition ».  « En réalité, le gaz naturel est une énergie de transition… vers la catastrophe climatique », réplique Carole Dupuis, coordonnatrice générale du RVHQ.  On sait en effet aujourd’hui que ce combustible fossile, formé à 95 % de méthane et majoritairement issu du schiste, contribue autant que le diésel ou le mazout au réchauffement climatique. « Nous sommes scandalisés de voir le gouvernement dilapider ainsi l’argent des Québécoises et Québécois dans une énergie fossile qui nous tire en arrière plutôt que de l’investir dans la vraie transition. »

Les 36,5 millions $ annoncés aujourd’hui s’ajoutent aux 44,9 millions $ déjà affectés à l’extension du réseau d’Énergir dans les régions de Bellechasse, de Thetford Mines, de la Beauce et de Portneuf, peut-on lire dans le cadre financier détaillé du ministre des Finances Carlos Leitao. Ils serviraient à étendre le réseau gazier en Montérégie, en Estrie et en Chaudière-Appalaches, et à étudier le prolongement potentiel du réseau gazier au Saguenay–Lac-Saint-Jean.

« C’est donc 81,4 millions $ que le gouvernement Couillard veut donner à Énergir pour l’aider à gonfler la demande de gaz naturel au Québec, au détriment de nos objectifs climatiques, s’insurge Rosalie Laframboise, coordonnatrice générale adjointe. Sans compter les programmes de subvention à la conversion au gaz naturel pour le chauffage ou le camionnage, entre autres. Si monsieur Couillard voulait mousser la consommation de gaz naturel pour justifier son intention d’autoriser les forages et la fracturation au Québec, il ne s’y prendrait pas autrement », fait-elle remarquer.

L’annonce de ces nouveaux investissements gaziers survient à peine quelques jours après la publication du bilan de mi-parcours du Plan d’action 2013-2020 sur les changements climatiques, qui révélait la piètre performance du Québec en matière de réduction des gaz à effet de serre. Ce bilan précisait que les efforts de réduction déjà prévus nous feraient rater la cible 2020 de plus de 50 %, ce qui a amené la ministre du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, Isabelle Melançon, à s’engager à intensifier les actions et les investissements pour favoriser une baisse des GES.   « Le gouvernement doit être cohérent et éliminer toutes subventions au gaz fossile, qu’elles proviennent du Fonds vert, du Fonds Capital Mines Énergie ou de programmes fiscaux. Il doit investir les sommes libérées dans des actions qui nous rapprochent de nos buts au lieu de nous en éloigner », conclut madame Dupuis. »

Sources : La Fondation David Suzuki , TRANSIT, l’Union des municipalités du Québec (UMQ), le Regroupement national des conseils régionaux de l’environnement (RNCREQ), le Réseau de milieux naturels protégés (RMN), la Fédération des producteurs forestiers du Québec (FPFQ), le Conseil québécois des espèces exotiques envahissantes (CQEEE), le Conseil de gouvernance de l’eau des bassins versants de la rivière Saint-François (COGESAF), le Mouvement Ceinture Verte, le Regroupement vigilance hydrocarbures Québec (RVHQ) 

 

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