Les entreprises privées (et plusieurs politiciens) nous promettent que l’économie et l’environnement ne sont pas en compétition et qu’il est ainsi possible de les développer en harmonie. À les écouter, il suffirait de les laisser libre d’agir. La survie de la planète n’est-elle pas à l’avantage des profits? L’entreprise privée, naturellement, irait donc vers des choix durables et responsables. L’actualité récente tend pourtant à prouver le contraire.
David contre Goliath
En mars dernier, on apprenait que Ristigouche gagnait son combat contre la compagnie Gastem qui la poursuivait pour 1 M$. Le petit village avait adopté une réglementation interdisant les forages à une certaine distance des puits artésiens afin de protéger son eau potable, ce que l’entreprise gazière contestait devant les tribunaux. La cour s’est heureusement rangée du côté de la municipalité. Quelques semaines plus tard, c’était au tour de Grenville-sur-la-Rouge d’être poursuivie par une minière, cette fois pour 96 M$…près de 100 fois plus ! Le nouveau conseil municipal avait changé le zonage pour bloquer un projet de mine à ciel ouvert sur son territoire, et ce, après une campagne électorale portant spécifiquement sur cet enjeu. On attend de voir le résultat, mais il est difficile de croire à autre chose qu’une poursuite abusive étant donnée la pénalité demandée, qui correspond à vingt fois le budget annuel de la Ville.
Source: Iris, Auteure: Eve-Lyne Couturier