Plus il fait chaud, plus il y a de climatiseurs… et plus il y a de climatiseurs, plus il fait chaud. Tel est le cercle vicieux de la climatisation, contributeur discret mais croissant au réchauffement de la planète.
Des milliards de nouveaux appareils vont être installés dans le monde dans les prochaines décennies, au fur et à mesure que les habitants de pays émergents au climat étouffant obtiennent les moyens de s’acheter ces biens, aussi essentiels en Chine et en Inde que peut l’être le réfrigérateur.
Or ces appareils consomment énormément d’électricité, de l’électricité aujourd’hui générée principalement par des centrales au charbon ou au gaz… et qui émet donc des gaz à effet de serre, réchauffant le climat.
À moins d’un changement radical de trajectoire, les émissions de dioxyde de carbone liées à la climatisation devraient presque doubler entre 2016 et 2050, selon un rapport publié mardi par l’Agence internationale de l’énergie. En quantité de CO2 supplémentaire rejeté dans l’atmosphère, c’est comme si l’on ajoutait une Afrique actuelle au monde, soit près d’un milliard de tonnes de CO2 environ par an.
«Crise du froid»
Les climatiseurs ont un autre effet réchauffant, bien plus direct et ressenti par chacun: ils réchauffent les villes car chaque appareil rejette dans la rue la chaleur qu’il a pompée pour refroidir l’intérieur d’un logement ou d’un bureau. Une étude de 2014 a simulé la hausse de température, de nuit, à un degré Celsius en centre-ville.
Source : AFP sur Sciences et avenir
Crédit photo : Péteris sur Flickr