Mécontent de la gestion du processus par Hydro-Québec, le Chef d’Opitciwan, Christian Awashish, va interpeller personnellement le PDG d’Hydro-Québec, Éric Martel, cette semaine afin de débloquer le projet de centrale à la biomasse forestière d’Opitciwan. Cet échange, crucial pour l’avenir du projet de centrale, aura lieu lors d’une rencontre tenue entre M. Martel et le Grand Chef et les Chefs de la Nation Atikamekw.
Rappelons que ce projet de centrale de cogénération a fait l’objet d’un appel de propositions par Hydro-Québec. Aux termes du processus, aucune soumission n’a été déposée. Devant cet échec, le Conseil d’Opitciwan a demandé à Hydro-Québec de revenir au projet initial qui consiste à laisser la communauté gérer un processus. Par ce projet, la communauté d’Opitciwan deviendrait ainsi un producteur d’énergie électrique pour alimenter le réseau local qui n’est pas relié au réseau intégré d’Hydro-Québec. Cela permettrait ainsi de remplacer par une source d’énergie propre une partie de l’électricité produite actuellement par des génératrices alimentées au diesel.
Incertitude
Or, malgré plusieurs rencontres tenues entre les parties, l’attitude d’Hydro-Québec a pour effet de maintenir l’incertitude quant à l’avenir du projet de centrale. Entre autres, les autorités de la société d’État ont informé les représentants d’Opitciwan qu’une analyse visant le raccordement de la communauté au réseau intégré avait été demandée.
Le Chef Awashish déplore qu’Hydro-Québec ajoute une nouvelle incertitude à l’égard d’un projet qui a été choisi par la communauté depuis plusieurs années et qui a pour effet, non seulement de remplacer la centrale au diesel, mais qui permettra aussi un développement économique local.
Impacts socio-économique et environnemental
« Le projet de centrale à la biomasse forestière est le fruit de longues démarches auprès du gouvernement du Québec qui, jusqu’à maintenant, en avait saisi l’importance sur le plan socio-économique et environnemental et appuyait le projet. En annonçant de nouvelles études, Hydro-Québec fait un énorme pas en arrière et va à l’encontre de l’intérêt commun. La communauté a choisi son projet depuis des années et continue d’y croire. J’espère que M. Martel comprendra notre préoccupation et qu’il mettra fin à l’incertitude qui pèse son notre beau projet », a réagi le Chef Christian Awashish.
« La réalisation de ce projet permettra de remplacer une technologie polluante et risquée pour la santé, par une énergie propre et durable. C’est aussi un projet de développement économique attendu, permettant la création de nombreux emplois au sein de notre communauté aux prises avec un contexte socio-économique difficile », a poursuivi le Chef Awashish.
Concrètement, le projet de construction d’une usine produisant entre 3 et 4MWé, évalué entre 25 à 35 millions $, permettrait la création d’environ 15 emplois, tout en améliorant la productivité et la rentabilité de la scierie d’Opitciwan. Entre autres, l’énergie thermique contenue dans la chaleur résiduelle pourra alimenter un séchoir à bois et chauffer les bâtiments de la scierie en plus de diversifier les opérations de la scierie existante, la rendant du coup plus compétitive. En plus des retombées économiques, ce projet est d’une grande valeur environnementale, permettant notamment une réduction importante de gaz à effet de serre améliorant du même coup le bilan GES d’Hydro-Québec.
Le Chef d’Opitciwan réitèrera au PDG d’Hydro-Québec son intention ferme d’aller de l’avant avec ce projet et qu’il n’acceptera aucune autre alternative.
Source : Conseil des Atikamekw d’Opitciwan
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