La coalition Québec meilleure mine! estime que la nouvelle entente entre le gouvernement du Québec et la compagnie minière Stornoway porte encore un trop gros fardeau sur le dos des Québécois. « Nous reconnaissons l’effort du gouvernement actuel de réparer les pots cassés du gouvernement précédent, mais nous déplorons du même souffle que les Québécois continuerons d’assumer 80% des coûts totaux de la route (304 M$ sur 389 M$), en plus de fournir un prêt non garanti de 85 M$ à la compagnie pour assumer le reste des coûts de la route. À ces risques s’ajoutent ceux de l’insuffisance de la garantie financière actuelle pour assurer la restauration environnementale de la mine Renard » affirme Ugo Lapointe, porte-parole de la coalition Québec meilleure mine!
Stornoway. Photo de Stornowayenne – Wikipedia commons |
Exiger des garanties financières solides
« Nous demandons que le gouvernement Marois respecte ses engagements et corrige le laxisme qui a trop longtemps régné sous le gouvernement précédent. Dans le cas de Stornoway, il faut exiger des garanties financières beaucoup plus solides, à la fois pour la route 167, mais aussi pour la restauration du site minier dont les garanties actuelles (2.6 M$) couvriraient à peine 15% des coûts totaux de restauration (voir notre analyse). Qui paiera la facture si la compagnie fait faillite ou interrompt prématurément ses opérations? Sans ce type de garanties, ce sont les Québécois qui paient les pots cassés d’un développement mal géré, mal encadré. Le Québec hérite déjà d’une dette de près de 1.2 milliards liée aux sites miniers abandonnés » rappelle Christian Simard de Nature Québec.
Réduire lles risques pour l’État
Le gouvernement Marois pourrait réduire les risques des Québécois face aux projets miniers en exigeant d’abord une redevance accrue sur la valeur brute produite (plutôt que sur les profits), en exigeant 100% de garanties financières pour la restauration des sites miniers (ce que le gouvernement libéral appuyait), puis en établissant une politique beaucoup plus claire et plus cohérente quant aux critères d’investissement de l’État dans les infrastructures et les projets miniers. « Pour la mine Renard, l’État couvrira 80% des coûts de la route alors qu’il ne détient que 25% des actions de la compagnie. C’est nettement inéquitable et cela ne doit pas servir de modèle » insiste Christian Simard.
Budget 2012-2013
« À l’aube d’un budget qui s’annonce déficitaire, il nous apparaît impératif que le gouvernement Marois ne suive pas les traces du gouvernement précédent qui annonçait des milliards de dépenses en infrastructures pour les minières, sans exiger en contrepartie des garanties financières adéquates, une part accrue des bénéfices et une mise en réserve d’une partie des bénéfices dans un fonds souverain destiné aux générations futures, semblable au modèle norvégien » de conclure Ugo Lapointe.
Source : Nature Québec