Greenpeace alerte sur le boom de la pêche au krill en Antarctique

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Le petit crustacé, essentiel à l’alimentation des animaux des eaux polaires, est de plus en plus utilisé à la fois dans l’aquaculture et sous forme de complément nutritionnel.

Il n’a l’air de presque rien, ce minuscule crustacé de deux grammes tout au plus. Mais avec ses congénères, dans l’océan Antarctique, le krill forme une biomasse probablement supérieure à celle des humains. Et cette manne suscite des convoitises : l’espèce Euphausia superba – qui se présente en essaims de plusieurs kilomètres de long dans ces eaux polaires –, commence à peser lourd dans l’industrie mondiale de la pêche. Cet engouement inquiète Greenpeace qui, toute l’année 2018, mène campagne en faveur de la création de nouvelles aires protégées autour du continent antarctique afin de protéger l’environnement austral.

Parti naviguer dans ces parages durant trois mois, l’équipage de l’Arctic Sunrise devrait rapporter fin mars des données sur ces écosystèmes fragiles. D’ici là, l’ONG a déjà collecté quelques images de chalutiers en pêchant le krill et en illustre sa publication intitulée : « Licence to krill, le monde mal connu de la pêche antarctique », rendue publique mardi 13 mars. Il s’agit moins d’une dénonciation en bonne et due forme que d’un appel à la vigilance au sujet d’une espèce essentielle à l’alimentation des baleines qui en mangent plusieurs tonnes par jour, tout comme s’en nourrissent les manchots, phoques, oiseaux marins, poissons et céphalopodes de ces eaux polaires.

Le problème pour eux, c’est que les animaux domestiques – notamment les poissons d’aquaculture – partagent désormais avec les humains leur menu de base. Les consommateurs américains, australiens, allemands, britanniques sont friands d’huile de krill : ils l’apprécient en tant que complément alimentaire riche en acides gras-omega 3.Les Français s’approvisionnent, eux, en capsules sur Internet moyennant des prix extrêmement divers. Depuis fin 2011, l’Union européenne autorise notamment l’utilisation du petit crustacé dans certains produits laitiers, matières grasses à tartiner, sauces, céréales de petit-déjeuner, plats diététiques… Il entre aussi dans la composition de cosmétiques.

Une biomasse de 379 millions de tonnes

« Cette pêcherie symbolise l’absurdité d’un monde où l’on veut pêcher toujours plus loin, plus profond, dans des circonstances extrêmes alors que l’on connaît mal cette espèce, clé de voûte de tout l’écosystème, dénonce Hélène Bourges, responsable de la campagne Océans à Greenpeace France.

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Source: Le Monde, Auteure: Martine Valo

Crédit Photo: Torsten Dederichs sur Unsplash

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