Par Samuel Brien
Co-fondateur des éditions Le Mémento et chroniqueur radio à CIBL
Les éditions Le Mémento organisent depuis 3 ans un Défi sans emballage, encourageant les plus courageux à vivre une semaine sans aucun emballage et, les autres, à faire un petit geste vers la réduction des emballages à usage unique en participant au défi collectif «10000 emballages de moins!».
Il y aurait tant de causes environnementales à défendre. Pourquoi avoir choisi celle-ci?
D’abord, l’emballage à usage unique est omniprésent. Tellement omniprésent, qu’on ne le remarque plus. Comme les lignes de trottoir. Qui saute encore par-dessus les lignes de trottoirs? Et qui s’étonne encore devant un petit jus dans une boîte dans une pellicule plastique dans une autre boîte dans une autre pellicule plastique? L’emballage est surabondant!
Trop de défauts!
Ensuite, l’emballage à usage unique ne nous mérite pas. La preuve? La première chose que l’on fait, c’est de s’en débarrasser! Quand on reçoit un cadeau dans une belle boîte, que fait-on? On la garde pour la réutiliser. L’emballage qu’on jette est celui qui est, à nos yeux, trop inutile pour être réutilisé. Se promènerait-on avec des vêtements qui ne valent pas la peine d’être portés une deuxième fois? L’emballage à usage unique est chiche. Il est sans valeur. Il ne mérite pas notre attention!
L’emballage à usage unique n’est pas pratique! Il pince l’intérieur des doigts lorsqu’il est trop plein, il laisse le jus de viande couler, il déchire, … Qui s’en étonne? S’il était pratique, on ne le jetterait pas, il entrerait dans nos objets utilitaires, ceux qui deviennent des ramasse-tout, des outils-dépannage, des objets de collection pour le « au cas où ». Eh non. Le principal avantage qu’on trouve à l’emballage à usage unique est celui de ne pas nous encombrer lorsqu’on a peu de place. Soit. Mais, au fait, n’avons-nous pas tous déjà un petit sac? Une petite sacoche? Une petite voiture… De quoi pouvoir se traîner quelques sacs réutilisables.
Mais surtout, l’emballage est une source de réflexion idéale. Pensons-y un court instant : jugé superficielle au premier coup d’oeil, la remise en question de l’emballage touche une panoplie d’enjeux. Pensons-y encore un peu plus : en questionner l’usage nous conduit directement au coeur d’un questionnement sur le système économique qui s’emballe. Un système auquel il faudra bien un jour ou l’autre redonner un peu d’humanité.
Ainsi, réduire les emballages, c’est poser un geste pour l’environnement et c’est bien plus. Car lorsque j’achète un pain nu…
- … j’achète localement et contribue ainsi à notre souveraineté alimentaire;
- … j’encourage un commerce à dimension humaine;
- … je mange plus sain. Les pains qu’on peut trouver sans emballages sont habituellement frais du jour. On ne peut en dire autant de la plupart des pains qu’on retrouve sur les rayons d’épicerie. D’ailleurs, dans la logique de conservation temporelle maximale, des additifs de conservation peu recommandables sont souvent incorporés dans les ingrédients de ces derniers.
- … l’emballage qui pollue le moins, c’est celui qu’on ne produit pas! En réduisant la consommation d’emballage à la source, on réduit son impact environnemental.
Offrez-vous un petit velours : participez au Défi sans emballage. Rendez-vous sur le site Internet des éditions Le Mémento pour en connaître les détails.
Co-fondateur des éditions Le Mémento et chroniqueur radio à CIBL, Samuel Brien se consacre à découvrir et à faire découvrir l’actualité de l’implication citoyenne. Titulaire d’un baccalauréat en génie photonique, il a co-créé le premier Calendrier des traditions alternatives en 2004, au retour d’un voyage de plusieurs mois qui a marqué le début d’une quête pour un «monde meilleur». Un »monde meilleur» qui, au fond, existe déjà à travers une panoplie d’initiatives citoyennes.