SEPAQ : les campeurs ne sont pas en reste

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Par Valérie Ouellet                                                                             À lire également : Voir vert au pays de l’ours noir


 

Il n’y a pas que les touristes et les villégiateurs qui laissent des traces lors de leur passage au pays de l’ours noir. Les amants de la nature sont plusieurs à profiter des 1 000 sites de camping aménagés au parc national du Mont-Tremblant. Bien que l’installation d’infrastructures environnementales en pleine nature représente souvent un défi, plusieurs mesures sont mises en place pour protéger les 1 510 kilomètres carrés du parc le plus vaste du Québec.

En 2008,  le réseau de nature et de plein air qui rassemble 22 parcs nationaux, 15 réserves fauniques et 9 centres touristiques a lancé son premier Programme de gestion environnementale officiel. Pour Patrick Graillon, coordonnateur à la conservation pour Parcs Québec, la conservation de la nature et les principes de développement durable sont à la base même de la mentalité des SEPAQ. « Au moment d’élaborer le plan, nous nous sommes rendus compte que nous en faisions déjà beaucoup pour protéger l’environnement », explique Patrick Graillon. Par exemple, depuis 2004, des bacs à recyclage sont présents sur tous les sites de camping à la grandeur du réseau, indique-t-il.

Ces mesures sont également présentes au parc national du Mont-Tremblant, où la collecte du recyclage se fait une fois par semaine. Pour faciliter la tâche à l’entreprise de collecte, le contenu des bacs est rassemblé en quelques points plus facile d’accès. Les résultats quant à la gestion des matières recyclables sont satisfaisants et en hausse constante depuis l’implantation des bacs dans le parc, il y a quatre ans, se réjouit Martin Soucy, directeur général. En 2008, le Parc a retrouvé dans les bennes à ordures en moyenne 54 % de déchets et 46 % de matières qui auraient dû être recyclées. Les campeurs semblent moins confus que les villégiateurs en ce qui a trait au contenu des bacs de recyclage : on retrouve en moyenne 90 % de matières recyclables dans les bacs bleus, contre 10 % de déchets qui contaminent le recyclage. Sur toutes les matières potentiellement recyclables, 66 % sont effectivement déposés dans les bacs de récupération.

Au parc national du Saguenay, où l’on recueille annuellement 260 litres de recyclage tous les ans, les résultats sont presque identiques. Alors que 72 % des matières résiduelles sont bien classées, ce sont 67 % de toutes les matières potentiellement recyclables qui sont déposées dans les bacs de récupération, indique Daniel Groleau, directeur du SEPAQ Saguenay. Pour l’ex-directeur du Conseil régional de l’environnement (CRE) du Saguenay, les efforts de la SEPAQ sont concrets et sérieux. « Le Plan de gestion environnementale contient des objectifs réalistes et fournit plusieurs outils de conscientisation. »

La mentalité des vacanciers a beaucoup évolué au cours des dix dernières années, raconte le directeur du parc national du Mont-Tremblant. Ce dernier se souvient avec humour de la réaction des campeurs lorsqu’il les exhortait à recycler, au début des années 1990. Il était alors directeur du Parc d’Oka. « Hey! On est en vacances, crois-tu qu’on va recycler? »

Pour réduire au minimum les déchets terminaux produits par les campeurs, les produits non-recyclables ne sont plus distribués sur le site du parc. Toute la vaisselle de styromousse a été remplacée par des ustensiles, des verres et des assiettes compostables, au magasin général comme au casse-croûte. Le savon à vaisselle est aussi vendu à l’unité dans de petites capsules, pour éviter le gaspillage.

Toutefois, ces mesures ne peuvent empêcher les campeurs d’emmener des déchets non-recyclables de l’extérieur, souligne Martin Soucy. Lors de la visite de GaïaPresse au magasin général, aucun styromousse à l’horizon. Le seul plastique trouvé sur place (verres à bière) était consigné comme recyclable. Depuis cette année, le parc recueille aussi les petites et grandes bonbonnes de propane vides des campeurs.



Bacs de recyclage retrouvés sur les sites de camping du parc national du Mont-Tremblant 

Photo : Valérie Ouellet


Quant à la gestion des eaux usées, un investissement de près de 4 millions de dollars a permis l’année dernière la rénovation du système d’aqueduc et des bâtiments sanitaires. Pour décourager les campeurs à gaspiller de l’eau potable, une minuterie payante a été ajoutée aux douches. Le parc national du Mont-Tremblant a aussi fait sa part pour la protection de la bande riveraine. « En 2004, nous avons fermé et revégétalisé 80 emplacements de camping qui étaient trop près des rives de nos lacs », indique Martin Soucy. On compte 400 lacs sur le territoire comprenant le parc national du Mont-Tremblant et la réserve faunique Restigouche.

Si les mesures prises par le parc national du Mont-Tremblant sont ambitieuses, ce n’est pas le cas de tous les emplacements. La grandeur du territoire et l’éloignement peuvent jouer en défaveur des parcs nationaux, révèle Patrick Graillon. « Chaque parc a une réalité différente. Il faut donc qu’ils s’adaptent et travaillent sur des objectifs environnementaux qui sont réalisables pour eux. » Les responsables concèdent aussi qu’ils travaillent dans un environnement contrôlé et régi par des règles de conservation, contrairement à des terrains de camping et chalets de villégiature privés

 

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