Réagissant au plan gouvernemental sur les transports électriques rendu public aujourd’hui, le député de Gouin et porte-parole de l’opposition officielle en matière de transports, Nicolas Girard, craint que ce plan, reporté à plusieurs reprises depuis trois ans, soit tout simplement irréaliste et demeure fictif. « Après trois ans d’attente, on aurait pu espérer un plan plus crédible et nettement plus ambitieux. Or, ce plan ne présente aucune action cohérente et structurée. On veut frapper l’imaginaire des gens, mais dans les faits, on ne pose pas les gestes requis pour atteindre les objectifs », a déclaré Nicolas Girard.
Il souligne qu’en 2010, à peine 42 véhicules électriques ont été vendus au Québec sur un total de 421 158 voitures, soit 0,01 %. Pourtant, il y a deux ans, le gouvernement libéral soutenait révolutionner le monde des transports au Québec en autorisant certains modèles de véhicules électriques à circuler sur nos routes. « Le gouvernement fabule complètement quand il soutient qu’avec les mesures annoncées aujourd’hui, 25 % des ventes seront des véhicules électriques en 2020. Penser vendre 118 000 véhicules électriques neufs en 2020 quand on en a vendu 42 l’an dernier relève de la pensée magique », a indiqué M. Girard.
Le député de Gouin fait également remarquer que le crédit d’impôt du dernier budget pour les véhicules électriques représente moins de 1 % des 1,6 million de voitures qui seront vendues au cours des quatre prochaines années au Québec. « À elle seule, cette mesure illustre bien que le gouvernement en fait trop peu pour atteindre ses objectifs et qu’il passera à côté, encore une fois », a insisté Nicolas Girard.
De son côté, la députée de Vachon et porte-parole de l’opposition officielle en matière de développement durable, d’environnement, d’eau et de parcs, Martine Ouellet, estime totalement illusoire l’atteinte de l’engagement libéral de voir les émissions de gaz à effet de serre (GES) diminuer de 20 % en 2020 au Québec. « Le secteur des transports représente à lui seul 40 % des émissions de GES du Québec; ces émissions ont augmenté de près de 30 % depuis 1990. Avec son plan, le gouvernement libéral n’effectue pas le virage nécessaire », a soutenu Martine Ouellet.
pourquoi le gouvernement libéral a-t-il évacué le bonus-malus?
Pour sa part, le député de Jonquière et porte-parole de l’opposition officielle en matière d’énergie, Sylvain Gaudreault, se demande pourquoi le gouvernement a rejeté si rapidement le bonus-malus, une formule visant à récompenser l'achat de voitures moins polluantes par l'octroi d'un bonus et, inversement, à pénaliser l'achat des voitures fortement émettrices de CO2. « L’Agence de l’efficacité énergétique a réalisé des études sur le bonus-malus, mais elles demeurent secrètes. Nous demandons à la ministre des Ressources naturelles, Nathalie Normandeau, de rendre publiques ces études tout comme celles faites par le ministère des Finances. Le gouvernement libéral doit expliquer pourquoi il a rejeté cette idée », a soutenu Sylvain Gaudreault.
« Le Québec pourrait développer une industrie forte pour les véhicules électriques. Or, le gouvernement libéral laisse filer des licences détenues par Hydro-Québec pour des composantes majeures pour les véhicules électriques. Pendant ce temps, le Québec se fait damer le pion par des intérêts étrangers. Les transports électriques, c’est un créneau porteur pour l’avenir du Québec, tant pour la consommation québécoise que pour l’exportation. Le gouvernement libéral manque de vision et refuse que le Québec devienne un leader mondial. C’est consternant », a conclu Nicolas Girard.
Transports électriques – Un plan qui sent le réchauffé, qui manque d'ambition et de réalisme
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