Par Marie-Eve Cloutier
Mots-clés: Colloque, La nature un terreau fertile en éducation, écologie du lieu, environnement, éducation
Le monde de demain sera de plus en plus urbain. On prévoit que d’ici 2030, 60% de la population mondiale vivra en ville. Cela veut donc dire que la société à venir sera plus déconnectée de la nature que la société actuelle. C’est sur ces faits que le Michel Leboeuf, auteur et rédacteur en chef du magazine Nature sauvage, a ouvert le bal lors de la conférence d’ouverture à l’occasion du colloque La nature, un terreau fertile en éducation.
Si l’on reconnaît que les gens sur-exposés à la nature, particulièrement depuis l’enfance, sont également ceux qui sont les plus sensibles aux enjeux environnementaux, devrions-nous nous inquiéter de ce phénomène d’urbanisation? « Pas nécessairement », selon le conférencier. « Il faut connecter le citoyen avec l’écosystème le plus proche de lui, le plus visible, le plus tangible, c’est-à-dire l’écosystème urbain. Il faut privilégier l’écologie du lieu, celle présente dans les villes, avec ses qualités et ses défauts », suggère-t-il.
La nature, près de chez nous
Selon Michel Leboeuf, il vaut mieux parler aux enfants des espèces présentes autour de nous que de toujours parler des bélugas ou des ours polaires, qu’ils ne verront possiblement jamais. Et il ne faut pas croire non plus que parce que nous sommes en milieux urbains que la diversité biologique n’est pas au rendez-vous. « Des naturalistes canadiens ont déterminé que la variété de papillons retrouvée sur le Mont-Royal est semblable à celle retrouvée sur le mont Saint-Hilaire », fait-il valoir.
Voilà ce qu’on appelle le paradoxe du pigeon. « Les espèces urbaines ne sont pas dénudées d’intérêt pour l’éducation relative à l’environnement », explique le vulgarisateur scientifique. Il précise: « C’est de cette manière que l’enfant ayant une meilleure connaissance du pigeon pourra par la suite sauver l’aigle royal, ou même l’ours blanc. Les concepts sont les mêmes. »
Valoriser les espaces verts urbains
Cependant, par quel chemin passe l’éducation relative à l’environnement? D’après Michel Leboeuf, il faut dans un premier temps améliorer l’accès ou la notoriété des espaces verts urbains. « Il faut aussi plus de projets de restauration écologique citoyenne, sans oublier le rôle des écoles, où l’on se doit de faire mieux connaître les milieux naturels présents à l’entour de nous », revendique-t-il.
*** Michel Leboeuf, auteur de Nous n'irons plus au bois, essai sur la biodiversité du Québec récipiendaire du prix Hubert-Reeves en 2011, lors de la conférence d'ouverture du colloque La nature, un terreau fertile en éducation.
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