Le 16 janvier 2012, Stratégies Saint-Laurent a déposé un mémoire auprès du ministère des Ressources naturelles et de la Faune dans le cadre du Programme d’évaluations environnementales stratégiques (EES2) d’exploration et d’exploitation d’hydrocarbures en milieu marin dans le golfe du Saint-Laurent.
Une démarche intéressante, mais non déterminante
Stratégies Saint-Laurent considère que le gouvernement du Québec, par l’entremise de son ministère des Ressources naturelles et de la Faune, a mis sur pied une approche intéressante et pertinente dans le contexte de la mise en valeur des ressources gazières et pétrolières dans le Saint-Laurent, soit l’évaluation environnementale stratégique. C’est pourquoi Stratégies Saint-Laurent a suivi avec intérêt le développement de cette approche et a pris part à plusieurs des démarches orchestrées en lien avec cette EES2, une démarche qui aura notamment eu l’avantage de mettre en lumière les immenses lacunes en matière de connaissances associées au golfe du Saint-Laurent. Par contre, bien que l’organisme a pris part à cette démarche, en aucun cas, il considère que celle-ci peut être identifiée comme une véritable consultation publique à l’instar de celles du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) et, qu’en ce sens, elle peut constituer une démarche déterminante permettant de conclure à la pertinence du développement de cette filière énergétique dans le Saint-Laurent (incluant la Baie des Chaleurs). Selon nous, il y aurait donc d’abord lieu, avant toute chose, de faire un vaste débat public incluant tous les Québécois et les Québécoises sur la pertinence ou non du développement de cette filière énergétique.
Les immenses lacunes sur le plan des connaissances
En regard de la richesse et de la sensibilité de cet immense écosystème, de son extraordinaire complexité (courants complexes, présence d’un couvert de glace, etc.), de son importance indéniable en termes de support des activités économiques régionales, notamment le tourisme et la pêche, deux des principaux moteurs de développement économique des régions du golfe et de l’estuaire, mais surtout, en considération du nombre important de lacunes mises à jour par le rapport de GENIVAR, mandataire du MRNF pour la réalisation de l’EES2, il y aurait lieu également de consentir à un effort considérable en matière de production d’études visant à compléter les connaissances, et ce, avant même d’envisager le moindre développement de cette filière à haut niveau de risque.
La cohérence du gouvernement du Québec en regard de ses engagements
Le gouvernement du Québec a pris de nombreux engagements au nom de la population du Québec et devant la communauté internationale : des engagements à l’égard de la réduction des gaz à effet de serre, des engagements en termes de protection de la biodiversité (dont la mise sur pied de 10 % d’aires marines protégées d’ici 2015), des engagements en matière de développement durable, dont la nécessité de léguer aux générations futures un environnement sain ainsi que des engagements en matière de gestion intégrée du Saint-Laurent. En ce sens, selon Claudette Villeneuve, présidente de Stratégies Saint-Laurent, « il faut un maximum de cohérence de la part du gouvernement et il faut agir avec prudence et intelligence avant d’intégrer ou d’envisager toute nouvelle activité économique susceptible de provoquer des impacts et de mettre en péril le fragile équilibre qui subsiste actuellement à l’échelle du Saint-Laurent. Le gouvernement doit donc préconiser avant toute chose une approche par précaution ».
Pour Stratégies Saint-Laurent, il est donc indispensable de surseoir au développement de la filière gaz et pétrole dans le golfe du Saint-Laurent, incluant la Baie des Chaleurs, tant qu’on n’a pas établi hors de tout doute, selon une approche de précaution et conformément aux engagements gouvernementaux, que de telles exploitations n’auront pas d’impacts importants et durables sur les écosystèmes à la fois riches, fragiles et vulnérables et sur les espèces qui y sont associées, tant qu’on ne garantit pas que ce développement n’aura pas d’impacts significatifs sur les usagers et les habitants de ces régions et que peu d’impacts seront pressentis sur les activités économiques qui contribuent déjà de façon importante au développement du Québec, notamment la pêche et le tourisme.
Pour consulter le mémoire de Stratégies Saint-Laurent, suivre le lien suivant :
http://www.strategiessl.qc.ca/87-actualites/282-activites-petrolieres-et-gazieres-dans-le-golfe-du-saint-laurent-ssl-preconise-la-prudence
Source: Stratégies Saint-Laurent