Au lendemain de la diffusion d'un reportage révélant les tactiques employées par le lobby de l'amiante, Québec solidaire appelle les gouvernements du Québec et du Canada à cesser de financer ce groupe d'intérêt et à interdire l'exportation du minerai.
« Le reportage diffusé par Enquête révèle le véritable visage d'un lobby qui n'a eu dans le passé aucun scrupule à manipuler les faits au détriment de la santé humaine pour défendre ses intérêts financiers. Ses tactiques rappellent le tristement célèbre Tobbacco Institute qui a menti sur le tabac pendant 30 ans. C'est une honte que nos gouvernements continuent à financer le lobby de l'amiante. »
La Fondation David Suzuki rapporte que le gouvernement fédéral donne 250 000 $ par an à l'Institut du chrysotile pour promouvoir l'amiante et son « usage contrôlé ». Selon la Fondation, depuis 1984, l'Institut a reçu plus de 20 millions $ en fonds publics. La Presse canadienne rapporte également que l'Institut a reçu 600 000 $ du gouvernement du Québec en 2008.
Sortir le Québec de l'amiante
Le gouvernement du Québec a promis une garantie de prêt de 58 millions $ demandée par un groupe d'investisseurs étrangers qui désire rouvrir la mine Jeffrey, à Asbestos. La production serait exportée vers des pays en développement.
« Le ministre Clément Gignac doit infirmer sa décision et retirer cette faveur à l'industrie de l'amiante, plaide M. Khadir. Pouvons-nous en toute conscience condamner des centaines de milliers d'ouvriers dans les pays moins riches à vivre l'épidémie de cancers que le Québec a connu il y a 50 ans? »
L'Institut national de santé publique du Québec , l'Association médicale canadienne, l'Association pour la santé publique du Québec et la Société canadienne du cancer formulent la même demande.
« Il est temps de débuter la transition qui nous sortira de cette activité économique qui cause la maladie et la mort ici comme ailleurs », explique le député de Québec solidaire. Il propose au gouvernement québécois de plutôt investir pour aider les travailleurs de ces secteurs et assurer la diversification de l'économie des communautés qui dépendent de ce minerai.
Rappelons qu'en décembre 2010, Québec solidaire a présenté le projet de loi no 491 visant à faire cesser l'exportation de l'amiante et interdire les activités d'exploration et d'extraction de l'uranium au Québec. Le projet de loi assujettit l'industrie minière aux principes du développement durable et vient interdire les activités liées à l'amiante et à l'uranium. Dans le cas de l'amiante, il interdit tout nouveau projet, notamment le projet de relance de la mine Jeffrey, et prévoit une période de transition pour sortir le Québec de cette industrie d'ici 2016.
Source: Gouvernement du Québec