Par Marie-Eve Cloutier
Mots-clés : Université d’hiver, comdd, communication responsable, développement durable, marketing
« Il faut trouver des solutions aux impacts de la communication sur le développement durable. On ne peut plus faire les choses comme avant ». C’est sur ces mots que Lorraine Simard, fondatrice du Conseil québécois de la communication pour le développement durable (comdd), a lancé l’Université d’hiver 2012 lors des 48 heures de la comdd les 16 et 17 février dernier au Spa Eastman, en Estrie. Cette retraite de deux jours réuni des professionnels en communication, en marketing, en environnement et en développement durable, pour discuter des enjeux de la communication responsable. Ils s’inspirent du concept d’Université d’été en France. « La France avait déjà commencé à réfléchir à ce sujet au début des années 2000. Or, le Conseil de la comdd a été créé en 2010 », raconte Lorraine Simard.
Qu’est-ce que la « communication responsable »?Selon Fabien Durif, professeur à l’ESG-UQAM et directeur de l’Observatoire de la Consommation Responsable, « la communication responsable correspond à la gestion responsable à la fois des processus de communication, du contenu de la communication – [donc]le message – et des impacts du support communicationnel. Elle se veut ciblée, humaine, transparente, véridique et soucieuse de ses impacts économiques, sociaux et environnementaux. » De plus, toujours selon Fabien Durif, le secteur de la communication est en retard en matière de développement durable. Il précise : « Au Québec, nous sommes dans une zone grise, pris entre le trop peu et le trop. On manque d’encadrement et de repères. Cependant, les consommateurs sont prêts. Les Québécois veulent une communication informationnelle et non promotionnelle. »
Un portail pour la communication responsableÉlyse Arcand, spécialiste en communication et marketing et membre du comité de direction du Conseil du comdd, travaille actuellement à la création du Portail comdd. « Sur le site, on retrouvera entre autres une agrégation d’outils existants ou inédits, un réseau de veille, un forum de discussion, une liste des organisations impliquées, un glossaire, la réglementation existante, ainsi que des références et des vidéos. Nous voulons inciter les gens à passer à l’action et ce portail fera office d’Université d’hiver en continu », explique-t-elle.
Plus que du vocablePour éviter que la communication responsable soit un mot vide, il faut aller au-delà de la première idée ou des normes d’après René Villemure, président fondateur de l’Institut québécois d’éthique appliquée. « Que doit-on faire pour rendre ce discours concret? » demande-t-il. « Est-ce que le durable doit s’ajouter à la communication, ou bien est-il dedans? » Citant Octavio Paz, Nobel de littérature en 1990, René Villemure rappelle que « nommer, c’est créer et imaginer, c’est naître ». « Il faut donc imaginer la communication durable avant de la nommer », ajoute-t-il. Les communicateurs durables doivent donc établir leur lexique de sens afin d’expliquer le pourquoi de la communication durable.
Source : GaïaPresse |