Cette semaine, le Comité des Nations unies sur la Sécurité Alimentaire Mondial est réuni au cours d’une session spéciale visant à l’adoption formelle des Directives sur les régimes fonciers applicables aux terres, aux pêches et aux forêts dans le contexte de la sécurité alimentaire nationale, qui ont été récemment adoptées. Ces nouvelles directives pourraient constituer un petit – mais important – pas vers la réforme des politiques qui sont à l’origine de la crise alimentaire.
Le mouvement paysan international La Via Campesina rappelle aux gouvernements que les directives ont été construites sur la base de principes de droits humains reconnus qui ne sont pas négociables. De fait, il est de la responsabilité des Etats de soutenir la mise en œuvre de ces directives et de respecter, protéger et réaliser les droits de leurs citoyennes et citoyens.
C’est pourquoi La Via Campesina demande en urgence à tous les gouvernements de condamner la pratique des accaparements de terres, qui déplace actuellement des millions de paysannes et paysans partout dans le monde. Les accaparements de terres provoquent des violations massives des droits humains, tout en détruisant la terre, la société, l’environnement et la souveraineté alimentaire.
Au cours même de ces derniers jours, des paysannes et des paysans ont été violemment expulsés de leurs terres dans des pays comme le Mali, le Honduras ou l’Espagne. Chaque semaine témoigne de nouvelles expulsions ou violences à l’encontre de communautés rurales, en raison de la valeur croissante des terres agricoles.
“Il est maintenant urgent que les gouvernements utilisent ces directives pour adopter des législations obligatoires afin de protéger les paysans de cette violation flagrante de leurs droits” – a affirmé Angel Strapazzon à Rome.
La paysannerie joue un rôle majeur dans l’alimentation de la population mondiale et il est impératif que des politiques nationales lui garantissent un accès prioritaire aux ressources productives et à leur contrôle. Les Directives sur les régimes fonciers applicables aux terres, aux pêches et aux forêts doivent être utilisées d’abord et en premier lieu comme moyen de protection des droits fonciers des groupes de paysannes et de paysans.
Aujour d’aujourd’hui, plus de 400 millions paysans et paysannes souffrent de faim et de malnutrition, provoquées par plus d’un demi-siècle de politiques foncières et de développement rural mal conçues. La Via Campesina, un mouvement qui regroupe des millions de paysans, de sans terre, de femmes paysannes, de peuples indigènes et de travailleurs agricoles du monde entier appelle les Etats à réformer les politiques foncières actuelles qui aggravent la faim et qui ouvrent la porte aux accaparements de terres partout dans le monde.
Source: La Via Campesina