Forêt modèle du Lac-Saint-Jean est fière d’annoncer que sa mission au Cameroun, confiée à un groupe d’experts en écotourisme formé de trois professeurs et de sept étudiants du Cégep de Saint-Félicien et de l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC), a été
couronnée de succès. Le mandat des deux établissements d’enseignement régionaux consistait à élaborer un ou des circuits écotouristiques au sein des deux forêts modèles camerounaises de façon à ce que ces dernières puissent accueillir une clientèle internationale. Cette nouvelle forme de coopération internationale, initiative de Forêt modèle du Lac-Saint-Jean, a par ailleurs constitué un projet pilote dans le cadre du Pôle régional de formation interordres en tourisme d’aventure et écotourisme.
« Il ne fait aucun doute pour moi que les forêts modèles du Cameroun disposent d’un potentiel écotouristique considérable et qu’elles sont en mesure de susciter l’intérêt des touristes internationaux. L’aspect authentique des sites touristiques ainsi que leur variété, la biodiversité, tant au plan de la flore que de la faune, et le contact culturel avec les populations locales sont des facteurs déterminants présents dans les deux forêts modèles. Ces derniers peuvent assurer le développement d’une activité écotouristique d’envergure », souligne M. David Villeneuve, professeur au département de Techniques de tourisme du Cégep de Saint-Félicien.
Les spécialistes attitrés à la Forêt Modèle de Dja et Mpomo (FOMOD) ont perçu divers besoins lors de leur visite. De façon générale, ils basent essentiellement leurs recommandations sur la sensibilisation et sur l’éducation de la population par rapport aux fondements du tourisme et de ses bénéfices, ainsi que sur la mobilisation d’acteurs clés pour le développement de l’offre et la formation de professionnels. L’équipe interdisciplinaire qui a parcourue la Forêt Modèle de Campo Ma’an (CAMAMF) a tiré d’autres conclusions, notamment d’utiliser le parc national comme produit d’appel et de créer un pôle d’activités touristiques à partir duquel les touristes pourraient effectuer leurs déplacements. Les experts ont décelé que les parties prenantes de l’activité touristique au Cameroun devraient s’outiller davantage pour mieux structurer l’offre et l’accueil des visiteurs, en faire la promotion à l’échelle nationale et internationale, respecter des standards de qualité internationaux et entreprendre la formation de la main-d’œuvre.
De surcroît, le projet au Cameroun a démontré concrètement que le Pôle régional de formation interordres en tourisme d’aventure et écotourisme a fait ses preuves sur le terrain. Ce partenariat entre le Cégep de Saint-Félicien et l’UQAC a d’ailleurs pris source dans le but d’appuyer le plan d’action du créneau d’excellence en tourisme d’aventure et écotourisme de la stratégie ACCORD (action concertée de coopération régionale de développement). Les trois programmes de formation concernés sont Techniques du milieu naturel et sa voie de spécialisation «aménagement et interprétation du patrimoine naturel », Techniques de tourisme et le Baccalauréat en intervention plein air.
Tel que cité par les étudiants participant au projet de développement au Cameroun à titre de stagiaires, « cette expérience enrichissante nous a permis de nous immerger dans un univers tout autre que la salle de classe usuelle et de découvrir d’autres champs d’expertise intimement liés à notre domaine de formation. Le fait d’apprendre ensemble dans une équipe multidisciplinaire nous a permis d’avoir une vision élargie des possibilités de développement touristique et de proposer des solutions innovantes. Ces acquis nous serviront d’outils pour nous permettre de mieux répondre aux besoins de l’industrie touristique du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Il s’agit d’une formule gagnante qui doit être définitivement reconduite dans l’avenir ».
En effet, les compétences des professionnels en tourisme se rapportaient à la structuration d’une offre touristique cohérente et attractive, de même qu’à la promotion, l’organisation de l’industrie et l’accueil des visiteurs. Pour leur part, les intervenants en plein air s’intéressaient davantage à l’évaluation du niveau de sécurité en milieu isolé et à l’élaboration d’activités relevant du tourisme d’aventure. L’importante contribution des spécialistes en aménagement et interprétation du patrimoine naturel a rendu possible, en outre, la maximisation du potentiel de la faune et de la flore. Il est clair que cette expérience confère au Pôle de formation interordres et aux institutions impliquées une crédibilité du fait que les échanges ont surpassé les attentes des instigateurs et des mandataires du projet d’évaluation du potentiel écotouristique au Cameroun. « Je dois avouer que le rendement de la délégation canadienne a de loin surpassé mes attentes et les échanges entre cette dernière et les intervenants camerounais se sont avérés très fructueux », indique M. Guillaume Maziade, coordonnateur du Bureau de coopération forestière internationale.
L’expérience réalisée au Cameroun sur le plan écotouristique aura assurément des retombées positives au sein de la communauté jeannoise. En effet, la région, qui tend présentement à se positionner sur l’échiquier international comme destination de tourisme d’aventure et d’écotourisme, a tous les bénéfices à tirer d’échanges avec d’autres régions œuvrant dans ce même secteur. Par la même occasion, Forêt modèle s’efforce, de pair avec le Pôle de formation interordres, à créer une expertise propre à la région et la formation de stagiaires et d’experts dans le domaine de l’écotourisme et du tourisme d’aventure en constitue une initiative. La Bibliothèque publique de Chicoutimi présentera d’ailleurs la conférence spéciale «Expertise boréale à l’œuvre au Cameroun », où nos stagiaires raconteront leur expérience, le mercredi 9 mai 2012 à 19 h 30 à la salle Marguerite-Tellier, Bibliothèque publique de Chicoutimi, 155 rue Racine Est, arrondissement Chicoutimi, Saguenay. Rappelons que l’ensemble de ce projet constitue la composante écotourisme qui s’intègre dans l’initiative STEP 2011-2012, soit la stimulation de l’entrepreneuriat par le partenariat. Elle représente la volonté de Forêt modèle du Lac-Saint-Jean de réaliser une coopération forestière internationale de façon novatrice qui se traduit sous une forme d’échanges d’expertises entre les communautés et forêts modèles partout sur le globe. Il importe également de spécifier que Forêt modèle, par le biais de Carbone Boréal, a investi dans la plantation de 604 arbres qui auront pour effet de compenser l’équivalent de 42,23 tonnes de C02 engendrées par le voyage de 17 personnes au Cameroun. Un aperçu de l’expérience vécue dans les forêts modèles camerounaises est proposé via les plateformes Web de Forêt modèle du Lac-Saint-Jean (www.fmlsj.ca), de l’UQAC (www.uqac.ca) et du Cégep de Saint-Félicien (www.cegepstfe.ca) dans les rubriques actualité ainsi que sur leur page Facebook respective.
Source: Francis Gaudreault & Pierre-Olivier Gaudreault