À la lumière des constats émis dans le Rapport du commissaire au développement durable rendu public hier, l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA) considère que le gouvernement du Québec mérite un blâme sérieux après cinq ans de tergiversations en matière de développement durable. Au niveau de l’application de la Loi sur le développement durable, il est grand temps que l’autorité du Ministère du développement durable, de l’environnement et des parcs (MDDEP), soit pleinement reconnue par l’appareil gouvernemental québécois comme le stipule la Loi sur le développement durable.
Les résultats de l’analyse effectuée par le Commissaire sont déplorables. Depuis 2008, il est évident qu’il y a eu dérive et excès de communication « jovialiste » face aux objectifs de Kyoto de réduire les gaz à effets de serre de 6% sous les niveaux de 1990 pour la période 2008-1012. Même le Commissaire doute que Québec puisse atteindre cet objectif qu’il s’est fixé pour 2012. Pour l’AQLPA, cela n’a rien de surprenant. Les décisions contradictoires dans la production et l’utilisation des combustibles fossiles et dans le secteur du transport en sont la cause.
Selon Patrick Bonin, « le rapport du Commissaire vient confirmer ce que nous disons depuis longtemps et un sérieux coup de barre est requis en matière de lutte aux changements climatiques au Québec. Le gouvernement doit immédiatement donner suite au rapport du Commissaire et intégrer ses recommandations dans le prochain plan d’action 2013-2020 dans lequel beaucoup plus d’argent devra être investi ». Le gouvernement doit lui-même s’adapter à la nouvelle réalité climatique avant de demander une adaptation à la population. Les victimes des événements climatiques jugés extrêmes souffrent et souffriront de l’inhabileté du gouvernement à faire face aux conséquences anticipées depuis longtemps. L’AQLPA demande à ce que les démarches d’élaboration du Plan d’action sur les changements climatiques 2013-2020 permettent des ajouts et des modifications issues de consultations publiques sérieuses.
« Un changement majeur d’attitude du gouvernement est absolument nécessaire pour renverser cet état inacceptable et exercer véritablement un leadership fort en ce qui a trait aux changements climatiques. De plus, le gouvernement se doit d’agir en toute transparence, dans un esprit d’imputabilité envers les citoyens » déclare André Bélisle, président de l’AQLPA.
Source: AQLPA