Nouveau maire à Laval, regain d’espoir pour le Bois de l’Équerre?

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Par Eugénie Emond


Photo d'un jaseur boréal prise dans le Bois de L'Équerre. Photo de BoisdelEquerre – Tous droits réservés

Mots-clés : Bois de l’Équerre, Laval, Corporation pour la mise en valeur du Bois de l’Équerre, conservation, Alexandre Duplessis

 

La Ville de Laval pourrait bien voir disparaître l'un de ses derniers grands massifs forestiers si elle n’intervient pas pour attribuer au Bois de l’Équerre un statut de conservation.

Les pressions de développement industriel et résidentiel sont très fortes sur l’île Jésus. Déjà l’été dernier, des arbres ont été abattus en bordure du boisé par des entrepreneurs en construction. Les citoyens membres de la Corporation pour la mise en valeur du Bois de l’Équerre espèrent que le départ du maire Vaillancourt en novembre dernier jouera en faveur de la forêt urbaine.

Situé dans le quartier Sainte-Rose, le Bois de l’Équerre s’étend sur quelques 300 hectares morcelés en lots que se partagent la Ville, des propriétaires privés et des promoteurs. Des terrains classé en zone blanche dont aucun ne bénéficie d’un quelconque statut de protection que ce soit.

« Si vous regardez sur Google Earth, c’est une des dernières grosses taches vertes qu’il reste à Laval », affirme Virginie-Arielle Angers, biologiste et administratrice de la Corporation pour la mise en valeur du Bois de l’Équerre. Elle ajoute que « planter des arbres le long des rues, aménager des parcs avec du gazon, c’est certainement bénéfique, mais ça na rien à voir avec la valeur écologique et en santé publique que peut apporter un gros îlot boisé comme celui-là ».

 

Une étonnante biodiversité

Le boisé constitue un patrimoine naturel inestimable où se côtoient des milieux humides et des écosystèmes que l’on retrouve rarement en milieu urbain. « Ça va des champs abandonnés récemment, avec plusieurs sortes de plantes herbacées, jusqu’aux forêts matures presque vierges. Différentes essences y sont représentées comme l’hêtre et la pruche et d’anciennes érablières », détaille Virginie-Arielle Angers.

 

Un périmètre de protection suggéré

La Corporation a dessiné un périmètre de 225 hectares d’aires à protéger. Cette surface comprend autant des lots publics que privés. « On est conscient que certains terrains sont plus problématiques à négocier que d’autres », soutient Luc Leblanc, vice-président de la Corporation. « On ne veut pas de confrontation. On demande aux élus de se positionner et de ne pas attendre que les gens sur le terrain prennent eux-mêmes les décisions », plaide-t-il.

 

Une vision environnementale différente?

Un dossier a été remis aux élus qui ont jusqu’au 12 avril pour se prononcer sur leur volonté d’attribuer enfin un statut de protection au Bois de l’Équerre. Martine Beaugrand, conseillère du district de Fabreville, n’a pu confirmer si les 225 hectares seraient sauvés en entier, mais elle a tenté de rassurer le regroupement de citoyens: « ils doivent être assurés qu’on s’en va dans le sens de la protection et de l’aménagement. La sensibilité des élus est là c’est clair ».

Certains membres de la Corporation voient d’un bon œil l’arrivée d’Alexandre Duplessis à la mairie, qui ferait preuve de plus d’ouverture que Gilles Vaillancourt.

Guy Garand, directeur général du CRE Laval, espère toutefois très peu du nouveau maire. En décembre passé, M. Duplessis avait maintenu la position de son prédécesseur dans le dossier de l’archipel Saint-François en refusant d’accorder une enveloppe budgétaire pour l’acquisition de trois grandes îles dont la mise en réserve se termine l’an prochain.

 

La Ville de Laval doit déposer l’an prochain un nouveau schéma d’aménagement qui est resté le même depuis 1989. Elle s’est également engagée, avec le Plan métropolitain d’aménagement et de développement, à protéger 17% de son territoire. 1,11% l’est présentement.

Sur les 296 hectares actuellement conservés, seulement 1,2 hectares sont le fruit d’une initiative de la Ville elle-même. Les autres terrains, qui incluent le parc de la Rivière-des-Mille-Iles et le boisé Papineau, ont bénéficié d’actions citoyennes ou ont été donnés à la municipalité par le gouvernement du Québec et le CRE Laval. En 2009, l’administration municipale conférait au Bois de l’Équerre le titre ZEAP, zone écologique d’aménagement particulière, mais aucun statut de protection n’en avait découlé.

Il reste aujourd’hui moins de 17% de milieux naturels à Laval.

 

Source: GaïaPresse

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