Photo de Kurt Stueber – Wikipedia commons |
Selon les Perspectives de l'alimentation que publie aujourd'hui la FAO, les marchés de produits de base, en particulier céréaliers, devraient être plus équilibrés en 2013-2014.
D'après cette publication semestrielle sur les marchés alimentaires mondiaux, les importations mondiales de denrées alimentaires s'élèveraient en 2013 à 1,09 milliard de dollars, un niveau équivalent à celui de l'an dernier, mais 13 % en-deçà du record de 2011. Les coûts en hausse des produits halieutiques et animaux devraient compenser un recul des dépenses relatives à la plupart des autres produits de base, surtout le sucre.
Au vu des perspectives de récoltes abondantes, les pays les moins avancés (PMA), les pays à faible revenu et à déficit vivrier (PFRDV) et les pays d'Afrique sub-saharienne devraient limiter leurs importations.
Au vu des prévisions, la production céréalière mondiale atteindrait en 2013 un nouveau record, de 2 460 millions de tonnes. En conséquence, les prix des céréales pourraient diminuer, et les marchés s'apaiser, expliquent les Perspectives de l'alimentation.
Les dernières indications pointent vers un rapport entre l'offre et à la demande mondiales de céréales plus confortable pour la campagne de commercialisation 2013-2014. Après une situation relativement tendue et des prix élevés en 2012-2013, des perspectives de production encourageantes et un réapprovisionnement probable des stocks mondiaux pourraient apaiser les marchés et entraîner un certain relâchement des prix pour la campagne à venir, précise le rapport.
Le record annoncé de la production céréalière représenterait une progression de 6,5 % par rapport au niveau, en recul, de l'an dernier. Ce record s'appuierait sur une production mondiale de blé en hausse et un net rebond de la production maïsicole aux États-Unis. La production rizicole devrait également progresser en 2013, quoique la crainte d'une diminution des prix pourrait décourager la croissance.
Hausse de la consommation
La consommation mondiale de céréales devrait atteindre 2 402 millions de tonnes en 2013-2014, soit 3 % de plus qu'en 2012-2013. L'essentiel de cet accroissement serait dû à la consommation accrue de maïs à des fins alimentaires et industrielles aux États-Unis.
La consommation totale de céréales secondaires à des fins alimentaires devrait aussi s'accentuer, plus dans les pays en développement que dans les pays développés, et ce pour la seconde année consécutive.
Les perspectives actuelles montrent que d'ici la fin des campagnes 2014, les stocks mondiaux de céréales pourraient se reconstituer et progresser de 11 %, ou 569 millions tonnes, pour retrouver leur plus haut niveau en douze ans.
Les échanges mondiaux de céréales devraient représenter 306 millions de tonnes en 2013-2014, un niveau similaire à celui de 2012-2013. Selon les prévisions, une réduction des échanges de blé compenserait un rebond des échanges de maïs, tandis que les échanges de riz en 2014 resteraient stables.
Perspectives relatives à d'autres produits de base
Sucre – La production mondiale en 2012-2013 devrait augmenter de 4,8 millions de tonnes, soit 2,8 %, pour se porter à 180 millions de tonnes, avec un excédent attendu de 6,6 millions de tonnes. Une production en hausse au Brésil, aux États-Unis, en Australie et en Chine devrait contrebalancer un recul en Inde, dans l'UE et en Thaïlande. La consommation mondiale devrait progresser d'environ 2 % en 2012-2013, suite à une chute des prix intérieurs.
Viandes – D'après les prévisions, la production mondiale s'élèverait à 308,2 millions de tonnes en 2013, une hausse modeste de 4,3 millions de tonnes, ou 1,4 %, par rapport à 2012. Alors que dans de nombreux pays, les producteurs restent confrontés à des prix alimentaires élevés, ces derniers ont commencé à décroître en 2012 et pourraient diminuer encore en 2013.
Lait et produits laitiers – Les prix internationaux des produits laitiers ont enregistré une forte croissance au cours des quatre premiers mois de 2013, surtout en mars et avril, et devraient progresser durant les mois à venir. Cette envolée s'explique principalement par une chute de la production laitière néo-zélandaise.
Poisson et produits halieutiques – La production mondiale devrait battre un nouveau record en 2013 et culminer pour la première fois à 160 millions de tonnes. Le poisson destiné à la consommation humaine directe augmentera sensiblement en 2013, une part moindre des captures étant réservée à la production de farine de poisson. Ramenée par habitant, la consommation mondiale de poisson avoisine 20 kg par an, près de la moitié provenant de l'aquaculture.
Oléagineux – Un rebond marqué de la production mondiale en 2012-2013 et un ralentissement de la consommation ont affaibli les prix mondiaux. Les premières prévisions, positives, de production pour 2013-2014 suggèrent un rapport plus équilibré entre l'offre et la demande mondiales, et donc un fléchissement général des prix.
Le cas particulier du quinoa
Dans une section réservée au quinoa – les Nations Unies ayant déclaré 2013 «Année internationale du quinoa» -, les Perspectives de l'alimentation relèvent que ce produit de base andin revêt un fort potentiel, en termes de production et d'échanges.
Le rapport précise que la demande mondiale devrait continuer à s'affirmer vigoureusement au cours des prochaines années, essentiellement dans les pays développés, où les dépenses consacrées à des aliments naturels et plus sains affiche une tendance à la hausse.
Au vu de sa résilience et de ses faibles besoins en eau, il semble en outre possible d'introduire la culture du quinoa dans d'autres régions du monde que dans les Andes.
Source: FAO