Le 5 octobre dernier, Mme Martine Ouellet, députée de Vachon et ministre des Ressources naturelles, a pris d'importants engagements devant près de soixante-dix (70) citoyens venus la rencontrer à Longueuil, lors d'un événement 'Portes ouvertes' à la Maison du citoyen, afin de lui faire part de leurs inquiétudes, de leurs doléances et de leur opposition résolue face à l'actuel déploiement par Hydro-Québec de millions de compteurs à radiofréquences pulsées.
Voici quelques-uns des points soumis alors à l'attention de la ministre. Nous souhaitons par la présente que les préoccupations exprimées alors puissent avoir un écho plus vaste auprès de la population qui est selon nous extrêmement mal informée à ce sujet.
* Une citoyenne affirme que sa compagnie d'assurance refuse de lui confirmer par écrit qu'elle est couverte si un incendie se déclare à la suite d'une défaillance du nouveau compteur intelligent installé chez elle, ainsi que cela s'est produit à des centaines de reprises ailleurs en Amérique du Nord et en Australie depuis 3 ans.
* Une autre citoyenne rappelle à Martine Ouellet que lorsqu'elle était dans l'opposition, elle avait fait pression en commission parlementaire auprès de Thierry Vandal afin d'obtenir une copie du contrat entre Hydro-Québec et Landis+Gyr, la société suisse ayant obtenu le lucratif contrat de remplacement des compteurs. La ministre a dû avouer que plus d'un an après son arrivée au pouvoir, elle n'avait toujours pas réussi à obtenir copie de ce fameux contrat. Il faut savoir que ce contrat a été signé par Hydro-Québec plus d'un an AVANT que l'approbation ne soit donnée par la Régie de l'énergie au Projet LAD (Lecture à distance), ce qui est déjà fort troublant. Dans ce contrat il est fort probable qu'Hydro-Québec se soit astreinte à payer de coûteuses pénalités en cas de résiliation du contrat.
* Une citoyenne questionne le droit d'Hydro-Québec d'imposer sur et dans les résidences des citoyens un appareil électronique ne possédant aucune certification UL (Underwriters Laboratories). La ministre n'a pas expliqué que c'est grâce à une échappatoire réglementaire, que son gouvernement pourrait sans doute éliminer s'il en avait la volonté, qu'Hydro-Québec peut installer des appareils n'ayant subi aucune vérification indépendante de nature à en certifier l'innocuité en termes de risques d'incendie.
* Devant l'affirmation faite par la ministre que les études scientifiques actuelles dans le monde n'ont pas encore établi hors de tout doute raisonnable que les micro-ondes posent un risque pour la santé, un citoyen invite Mme Ouellet à visiter le laboratoire in vitro de l'Hôpital Royal-Victoria de Montréal où depuis six ans des recherches réalisées par l'Université McGill ont démontré hors de tout doute qu'il existe un lien entre les rayonnements non-ionisants (émis notamment par les compteurs 'intelligents') et divers changements métaboliques des cellules. Il invite Mme Ouellet à prendre connaissance des résultats de ces recherches. Il souligne également que cette étude a été menée avec la collaboration d'Hydro-Québec et que, malgré sa crédibilité indubitable, ces informations cruciales sont demeurées cachées jusqu'ici. Il existe aujourd'hui plus de 6000 études scientifiques (voirwww.powerwatch.org.uk/science/studies.asp) démontrant de très nombreux effets nocifs pour la santé – des études que Santé Canada a jusqu'ici choisi d'ignorer.
* Un citoyen qui déplore les nombreux mensonges dans les affirmations publiques d'Hydro-Québec informe la ministre qu'Hydro-Québec refuse de confirmer par écrit que le compteur non-communicant proposé par l'option de retrait n'émet aucune radiofréquence. Ce citoyen affirme même qu'un employé d'Hydro-Québec aurait fini par lui avouer, au cours d'une conversation téléphonique, que le compteur non-communicant émet bel et bien des radiofréquences ! La ministre n'a fait aucun commentaire sur cette troublante révélation, et ne s'est pas engagée à imposer le moratoire réclamé depuis longtemps.
* Un citoyen, se disant en faveur de la réduction de notre consommation générale d'énergie, s'interroge sur la consommation globale d'énergie qu'engendrera l'ensemble de ce nouveau système de lecture à distance. En effet, il rappelle à Martine Ouellet qu'Hydro-Québec va installer des millions de compteurs consommant de l'électricité, des milliers de routeurs sur les poteaux, ainsi que des centaines de serveurs devant être refroidis en permanence. Il demande donc à la ministre :
a) Quelle quantité d'électricité consomme un seul compteur intelligent – alors qu'un compteur électromécanique ne consomme aucune énergie ?
b) Existe-t-il une étude permettant de savoir combien d'électricité va consommer annuellement l'ensemble de ce nouveau système ?
* Enfin, une citoyenne parle des nouveaux « exilés des compteurs » en référence aux personnes de plus en plus nombreuses qui doivent maintenant quitter leur domicile et s'expatrier ailleurs au Québec ou vivre dans leur voiture depuis l'installation des compteurs 'intelligents' et du réseau maillé dans leur quartier, et ce, en raison du fait que leur électrosensibilité pré-existante ou apparue depuis l'arrivée des compteurs fait en sorte que leur vie est devenue un véritable cauchemar puisqu'elles n'ont plus aucun endroit exempt d'électrosmog où se réfugier.
Devant ce groupe de citoyens, Martine Ouellet est demeurée calme et attentive. Elle les a assurés être à l'écoute de leurs inquiétudes. Elle leur a confié qu'elle n'aime pas le type de compteur choisi par Hydro-Québec, c'est-à-dire un compteur qui « émet toujours », car, précisait-elle, il existe des compteurs qui peuvent « ne pas émettre constamment ». Elle leur dit également souhaiter que les personnes qui ne veulent pas de compteur 'intelligent' puissent avoir le choix de refuser sans devoir payer quoi que ce soit tel que les députés de l'Assemblée nationale l'ont demandé dans une motion unanime en mai dernier – un fait qui, selon elle, a une grande importance.
La ministre a aussi expliqué que lorsqu'Hydro-Québec devra retourner devant la Régie de l'énergie dans environ un an pour faire approuver la phase II du déploiement (pour le reste du Québec sauf les zones rurales), elle pourra alors, chose à laquelle elle s'est engagée, faire des représentations auprès de la Régie pour que cette volonté unanime de l'Assemblée nationale soit prise en compte. Mais elle soulignait aussi ne pouvoir imposer quoi que ce soit à la Régie – une affirmation que plusieurs intervenants ont contesté. Elle a ajouté qu'elle demande à Hydro-Québec depuis octobre 2012 de trouver des « solutions alternatives » au compteur intelligent et qu'elle entend bien poursuivre ses démarches pour obtenir satisfaction, notamment en évoquant la possibilité d'adopter un décret de préoccupation visant à mettre davantage de pression sur Hydro-Québec afin de faire débloquer l'impasse actuelle. Elle s'est aussi engagée à tenir informées les personnes présentes des suites de ses efforts, et à faire des représentations auprès d'Hydro-Québec plus spécifiquement sur les cas où des personnes électrosensibles subissent les rayonnements de plusieurs compteurs groupés. Elle a enfin avoué ignorer si Hydro-Québec ou le gouvernement avait fait réaliser une étude épidémiologique sur les conséquences pour la santé de ces appareils, admettant ainsi que ce déploiement se fait sans que l'on ait démontré scientifiquement l'innocuité de cette technologie.
Il est important de souligner que, malgré l'intensité émotionnelle de la rencontre à certains moments – une intervenante a notamment blâmé la ministre en disant « vous gâchez des vies en n'intervenant pas » alors que, selon elle, la ministre a le pouvoir de le faire – tous les intervenants ont fait preuve d'une grande courtoisie et d'une grande retenue dans leurs propos, démontrant ainsi la grande patience et le respect des citoyens envers nos institutions démocratiques et les personnes qui les représentent, et ce, même s'ils se sentent profondément lésés par la négligence et l'insouciance dont les autorités publiques ont jusqu'ici fait preuve à l'égard de ce très sérieux manquement à leur droit à un environnement sain et à la vie privée, à l'intérieur de leur propre demeure.
Vers la fin de la rencontre, une jeune citoyenne extrêmement émue du West Island a interpellé la ministre en lui lançant d'une voix parfois tremblante – en anglais – le cri du coeur suivant : "I really appreciate you doing this. (…) This device is highly political. This new device is very invasive. It's invasive to our bodies. It's invasive in our homes, to our privacy. It really needs to be investigated, discussed and debated. It's a serious issue. It might not be serious right now, but il will be in 5, 10 or 15 years. What is the legacy we want to leave to our children? We really need to do something about it!"
Pour voir et écouter une bonne partie de cet événement unique, visitez lewww.cqlpe.ca où une vidéo et 2 fichiers audios de cette rencontre sont disponibles.
Source: Longueuil Refuse