Photo de andl611 – Flickr |
Alors que le Québec est aux prises avec une crise des infrastructures de transports, TRANSIT, l’Alliance pour le financement des transports collectifs au Québec, est très inquiet devant la multiplication des signaux gouvernementaux conduisant directement à une diminution du financement des transports collectifs : rumeurs de détournement des sommes du Fonds vert, hausse des tarifs d’électricité pour la Société de transport de Montréal (STM), poursuite des investissements routiers. L’Alliance considère que ces décisions menacent la réussite de la future Politique québécoise de mobilité durable, alors que le gouvernement promet sa publication pour très bientôt.
À la veille de l’adoption de la Politique québécoise de mobilité durable, TRANSIT rappelle qu’elle devra être à la hauteur des besoins : c’est tout le Québec qui en sortira gagnant. « Face aux signaux inquiétants des derniers jours, nous sommes en droit de nous demander si la Politique tant attendue ne sera, en réalité, qu’un coup d’épée dans l’eau. Le financement des transports collectifs a besoin d’être majoré d’un milliard de dollars par année pendant les 10 prochaines années », rappelle le directeur principal d’Équiterre, Steven Guilbeault. Ces besoins ont été identifiés par l’Association du transport urbain du Québec (ATUQ), l’Union des municipalités (UMQ) et une trentaine d’autres partenaires de tous les horizons qui n’attendent que l’occasion d’applaudir le gouvernement qui prendra ce virage.
Des signaux inquiétants
La hausse des tarifs d’électricité et la baisse annoncée des investissements de Montréal pour la Société de transport de Montréal (STM), ne font qu’augmenter les besoins déjà énormes en financement de la plus importante société de transport du Québec. «Avec ses collègues des banlieues, la STM joue un rôle majeur dans les transports collectifs. Lui couper des vivres alors qu’elle en manque déjà est inacceptable dans une perspective de mobilité durable. Les décisions tant attendues doivent prendre le chemin inverse», insiste Coralie Deny, directrice générale du Conseil régional de l’environnement de Montréal (CRE-Montréal).
Les nombreux reports de l’adoption de la Politique québécoise de mobilité durable sont donc aujourd’hui couplés à ces signaux que TRANSIT juge des plus inquiétants, en plus des rumeurs de détournement des sommes dédiées aux transports collectifs du Fonds vert. «Sans financement adéquat, la Politique québécoise de mobilité durable sera une coquille vide et les engagements du gouvernement Marois en matière de réduction des émissions de GES et de consommation de pétrole demeureront lettre morte. À la veille d’élections probables, ce dossier engage la crédibilité du gouvernement sur ces enjeux », soutient le directeur général pour le Québec de la Fondation David Suzuki, Karel Mayrand.
TRANSIT rappelle que la semaine dernière, dans une lettre ouverte à la première ministre du Québec elle-même, l’Alliance a encore appelé le gouvernement à mettre fin au sous-financement chronique du transport en commun, surtout qu’il devant lui plusieurs fenêtres d’opportunité historiques qu’il doit saisir pour y arriver :
- la Politique québécoise de mobilité durable, qui devra augmenter d’un milliard par année, pour les 10 prochaines années, les investissements dans les infrastructures de transport collectif, en y allouant au moins 30% du Fonds des réseaux de transport terrestres;
- le Plan d’action sur les changements climatiques et l’entente de partenariat fiscal et financier Québec-municipalités, qui doivent redonner aux villes les moyens d’opérer des réseaux de transport en commun performants, en quintuplant, à travers le Fonds Vert, le soutien au développement des services;
- l’opportunité de mettre en place un péage métropolitain équitable, dans un contexte non structurant de multiplication des péages à la pièce dans la région de Montréal.
Source: TRANSIT